Le généraliste part, la télémédecine le remplace
SANTÉ A Oberbruck, on tente la télémédecine après le départ à la retraite du généraliste du village
Le gouvernement a présenté son plan de lutte contre les déserts médicaux. Avec pour remède, doubler le nombre de maison de santé ou développer la télémédecine. C’est le choix fait par Oberbruck, après le départ à la retraite de son médecin généraliste. Dans ce village haut-rhinois de 400 habitants, le malade est bien pris en charge dans un cabinet médical... mais le doc’ est sur un écran.
Contrôles au smartphone
Le cabinet, qui a nécessité l’investissement de 45 000 € de rénovation par la municipalité, ressemble physiquement à n’importe quel autre. Le patient n’est pas seul au monde face à la technologie, qui prend ici la forme d’un chariot de télémédecine sur lequel l’écran est posé : il est accueilli par un des deux infirmiers qui officient au cabinet. Ensemble, ils constituent le dossier administratif et effectuent un « premier diagnostic », transmis au médecin qui peut alors se connecter pour la visio-consultation. Sur l’écran, plusieurs médecins interviennent, selon un roulement prévu à l’avance. Ils peuvent physiquement se trouver à Strasbourg, Nancy ou Bordeaux. « S’il y a besoin de voir un endroit en particulier, on est équipé pour. On a par exemple un smartphone pour regarder au fond de la gorge. Le médecin peut prendre des photos à distance », détaille l’infirmier Gaëtan Van Esbroeck. Le médecin n’a plus qu’à rédiger l’ordonnance, envoyée via le chariot de télémédecine et imprimée par l’infirmier. Reste que la consultation n’est pas commune. « Les patients les plus âgés étaient un peu réticents au départ », raconte le maire d’Oberbruck, Jacques Behra. Qui voit ici non pas « la solution miracle, mais une solution » pour assurer le suivi médical de ses administrés.