20 Minutes (Strasbourg)

Entre doute et esclandre, le procès en appel patine

AFFAIRE FIONA Les deux accusés ne disent rien, et leurs avocats pourraient demander un renvoi

- De notre envoyé spécial au Puy-en-Velay, Vincent Vantighem Suivez en direct la suite du procès sur le compte Twitter @vvantighem

Des avocats qui menacent de quitter le prétoire. Et des accusés qui ne semblent pas prêts à se livrer. Le procès en appel censé faire la lumière sur la mort en 2013 de la petite Fiona, 5 ans, est dans l’impasse. 20 Minutes revient sur les faits marquants de la première semaine d’audience alors que le verdict pourrait être rendu vendredi.

Un risque de renvoi de l’affaire. Ils sont partis avec fracas, vendredi après-midi. S’estimant « mis en cause dans leur probité » par une consoeur de la partie civile, les avocats des accusés Cécile Bourgeon et Berkane Makhlouf ont quitté la cour d’assises du Puy-en-Velay (Haute-Loire). « Nous ne voyons pas très bien comment nous pourrions reprendre ce procès après avoir été discrédité­s », indique Renaud Portejoie, qui défend la mère de Fiona. Ce lundi matin, l’audience pourrait donc s’ouvrir sur le dépôt officiel d’une demande de renvoi. Si elle était acceptée, l’affaire se transforme­rait en cassetête pour la justice, contrainte d’organiser un troisième procès. Avec, à l’esprit, la date limite du 26 septembre 2018, au-delà de laquelle Cécile Bourgeon ne pourrait être légalement maintenue en détention provisoire.

La cause de la mort toujours floue. Un « teint terreux », un « bleu qui lui déformait le visage », et un bandeau jaune pour camoufler le tout. Les témoins ont eu beau se succéder à la barre pour décrire le visage de la petite Fiona en mai 2013 : rien ne permet de déterminer la cause de sa mort. Faute de corps, la cour doit se contenter d’hypothèses. Martelant qu’ils ne sont pas « légistes », les accusés estiment, eux, que tout ça n’est peut-être que la conséquenc­e d’un simple « accident ».

Bourgeon et Makhlouf dos à dos. « Lors du premier procès, j’ai rien dit. J’ai pris vingt ans ! » Résultat : Berkane Makhlouf intervient, cette fois-ci, à tout bout de champ pour nier en bloc les accusation­s. Même celles évidentes de violences émanant de toxicomane­s avec qui il traînait à l’époque. Son ancienne compagne pèse, elle, chaque mot pour répéter qu’elle n’a « jamais maltraité » ses enfants. « Défoncés » à l’époque, sontils seulement capables de livrer la vérité après avoir servi autant de versions différente­s depuis ce jour où ils ont enterré la fillette ?

 ??  ?? Cécile Bourgeon et Berkane Makhlouf n’ont pas fait de révélation.
Cécile Bourgeon et Berkane Makhlouf n’ont pas fait de révélation.

Newspapers in French

Newspapers from France