« Je suis en accord avec le combat de Flavie Flament »
Le téléfilm « La Consolation », adaptation du récit de Flavie Flament, est diffusé à 21 h
Léa Drucker est Ginette, la mère de Flavie Flament, dans l’adaptation de son roman autobiographique, La Consolation, diffusé ce mardi à 21 h sur France 3. L’actrice livre une interprétation remarquable et éclipse presque la non moins talentueuse Lou Gable, qui incarne Flavie Flament adolescente. Ensemble, elles portent une histoire forte. Léa Drucker a tenté de déceler pour 20 Minutes les ressorts psychologiques de cette femme à la personnalité complexe.
Jouer le rôle d’une femme réelle, qui va se voir à la télévision, met-il une pression supplémentaire ?
C’est délicat. De toute façon, Ginette n’est pas cette femme. La scénariste, la réalisatrice et les acteurs s’approprient l’histoire. Ce qui m’intéressait, c’était d’incarner, pas de juger cette femme que je ne connais pas. C’est intéressant de voir comment une relation fille-mère peut devenir névrotique, sans que le téléfilm soit un copier-coller de la vie de cette famille.
Comment avez-vous fait pour l’interpréter en toute liberté ?
J’ai imaginé quel était son moteur et j’ai essayé d’être touchée. J’avais besoin d’être touchée. Son humanité rend l’histoire d’autant plus perturbante. J’ai posé quelques questions à Flavie Flament, qui était sur le tournage, sans être trop intrusive. Je voulais être imaginative et créer ma propre relation avec Lou Gable, qui interprète Flavie.
A un moment, elle semble hésiter à envoyer sa fille de 15 ans passer un week-end seule chez un photographe de 40 ans…
Elle joue le rôle de la mère responsable, mais son objectif reste que sa fille parte chez cet homme. Elle a des éclairs de conscience et de lucidité qui sont balayés par ses rêves. Quand elle se regarde dans le miroir, on comprend qu’elle a du mal à assumer sa décision. Elle cherche quand même des informations sur ce qui s’est passé. Elle choisit donc le compromis le plus coupable. J’ai vraiment eu la nausée sur cette scène. C’est terriblement humain, ça n’est pas manichéen.
Ce film reflète-t-il votre engagement personnel ?
Je suis en accord avec le combat de Flavie sur l’allongement du délai de prescription, afin de redonner la parole aux victimes qui n’ont pas pu parler. Je trouve aussi qu’on subit le concept de réussite : c’est épuisant, écrasant. On est dans une société violente sur ce plan, qui amène à des tragédies comme celle que décrit Flavie.