La sécheresse n’a pas fait que du bien aux olives
La saison s’annonce décevante à cause de la sécheresse
« Les fleurs ont brûlé et n’ont pas pu se transformer. » Jean-Philippe Frère, de la chambre régionale d’agriculture
Dans sa petite oliveraie d’une centaine d’arbres à Peymeinade, au-dessus de Grasse (Alpes-Maritimes), Emmanuel a mobilisé famille et amis avec beaucoup d’avance cette année. « D’habitude, on s’y met le 15 novembre, pour finir en février. Là, la récolte a commencé depuis plus de quinze jours et sera pliée à la fin du mois. » Dans la région, il n’est pas le seul oléiculteur à avoir vu les fruits tourner (passer de la couleur verte à leur jolie robe noire) beaucoup plus tôt. En cause, la sécheresse qui a atteint des records cet été sur la Côte d’Azur. Et ce ne sont pas les pluies des deux derniers jours qui changeront la donne. Toutefois, « il n’y a pas quoi se plaindre, le rendement est très bon », admet Emmanuel. En clair, il faut moins d’olives pour davantage d’huile. « Sur une année normale, au début de la récolte, il faut compter 6 à 7 kg pour produire un litre. Cette année, on est d’emblée sur un ratio de 4 kg par litre », confirme Jean-Philippe Frère, le responsable de l’oléiculture au sein de la chambre d’agriculture des AlpesMaritimes, également à la tête d’une exploitation au Rouret. Mais meilleur rendement ne veut pas forcément dire meilleure production. Car, dans certains secteurs de Nice, des arbres n’ont pas du tout de fruits. « Ils ont souffert de la chaleur. Au plus fort de la canicule, les fleurs ont brûlé et n’ont donc pas pu se transformer », explique Jean-Philippe Frère. Du coup, l’oléiculture azuréenne devrait se contenter d’une saison « plus que moyenne », avec un déficit de production qui pourrait atteindre 40 % par rapport à une année normale.