Jackie Chan prend aux tripes et frappe au coeur
Il montre son talent d’acteur dans « The Foreigner »
Il a l’air vieux et fatigué, Jackie Chan, au début de The Foreigner de Martin Campbell. Mais ça ne dure pas : on retrouve très vite l’as des arts martiaux que ses fans du monde entier placent très haut, dans un rôle de père restaurateur cherchant à venger sa fille tuée dans un attentat en plein coeur de Londres. Une bonne occasion pour l’acteur chinois, récompensé par un oscar d’honneur en 2016, de prouver qu’il sait aussi jouer la comédie. Après une spectaculaire scène d’explosion dont le tournage a traumatisé les passants londoniens, ce redresseur de torts est prêt à se battre pour retrouver les assassins de son enfant. « J’aimerais qu’on me prenne au sérieux en tant qu’acteur », confie-t-il à 20 Minutes.
Sens de l’esthétique
Face à Pierce Brosnan, qui retrouve le réalisateur de GoldenEye, Jackie Chan émeut en trouvant l’occasion d’échapper aux gags et à l’action pure qui l’ont fait connaître. Il faut le voir errer dans la chambre de sa fille, respirant les peluches en retenant ses larmes pour être convaincu. Et Jackie Chan, à 63 ans, épate toujours autant. « Martin Campbell est l’un des réalisateurs les plus exigeants que j’aie jamais rencontrés, raconte-t-il. Il m’a vraiment poussé à fond. » Une séquence de folie dans un escalier confirme que le maître a toujours l’action dans le sang. Son énergie comme son sens de l’esthétique au combat bluffent les amateurs de chorégraphies martiales. Ce polar, plus sérieux que la plupart de ses films habituels, pourrait être un premier pas vers un registre plus mûr. « [The Foreigner] m’a permis de jouer autre chose que Jackie Chan », confie l’acteur chinois. On se demande maintenant ce qu’il va trouver pour pousser encore plus loin sa métamorphose.