20 Minutes (Strasbourg)

Après le chaos, la cohésion entre deux nations

- Nicolas Camus

Ils n’avaient pas pu le faire avant la demi-finale de l’Euro 2016, à Marseille, mais cette fois, la rencontre aura bien lieu. Mardi après-midi, sur un terrain tout proche du RheinEnerg­ieStadion de Cologne, une équipe de supporters français va défier un onze de fans allemands. Entre eux, l’ambiance est à la camaraderi­e. Amorcé depuis le début des années 2000, le rapprochem­ent entre les supporters s’est accéléré avec les attentats du 13 novembre 2015, qui ont notamment frappé le Stade de France, où se jouait un match entre les deux nations. « On a tous passé une soirée très difficile, raconte Hervé Mougin, le président du groupe de supporters Irrésistib­les Français. On avait pris des nouvelles de ceux qu’on connaissai­t directemen­t, mais on n’avait pas pu faire beaucoup plus. »

« D’autres ennemis »

Comme les supporters, les joueurs et les dirigeants des deux pays sont encore plus proches. « Le plus marquant a été la solidarité exemplaire des gens, expliquait Oliver Bierhoff, le manager de la Mannschaft dans Le Parisien. Cette cohésion a été très forte. » « Ça crée des liens, parce que personne n’est responsabl­e », témoigne Noël Le Graët. Le président de la FFF confie ne pas se souvenir du match. Il a passé toute la seconde période à gérer cette situation de crise. « Quarante-cinq minutes très longues, les plus longues de ma vie », se souvient le Breton. Le fait que l’Allemagne et la France se retrouvent à nouveau, deux ans après, n’est pas pour autant un acte de commémorat­ion. Enfin si, mais surtout de l’armistice du 11 novembre 1918. « A ces dates, on essaie toujours de voir les Allemands. C’est important de part et d’autre », juge Le Graët. N’allez pas croire, non plus, que toute rivalité s’est éteinte. Elle n’est plus que sur le terrain. « On s’est trouvé d’autres ennemis, résume Hervé Mougin. Les Allemands ne sont pas un peuple chambreur, ça joue aussi dans le rapprochem­ent. »

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Blaise Matuidi face à Thomas Müller, le 13 novembre 2015, le jour où les attentats ont frappé Paris et Saint-Denis.

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