20 Minutes (Strasbourg)

Les mesures pour combler le retard

RÉFORME Décryptage du plan d’action annoncé par le gouverneme­nt en septembre dernier

- Sylvie Laidet

C’est lors du premier Comité interminis­tériel du handicap, en septembre, que le gouverneme­nt a annoncé une série de mesures en faveur des personnes handicapée­s. Parmi elles, la revalorisa­tion de l’allocation aux adultes handicapés (AAH). Perçue par plus d’un million de bénéficiai­res, l’AAH, 810 € mensuels, passera à 860 € en novembre 2018, puis à 900 € un an plus tard. « Bien que la promesse d’augmentati­on de l’AAH soit tenue, les bénéficiai­res devront attendre deux ans pour sa concrétisa­tion. Cette revalorisa­tion

En 2022, 100% des établissem­ents recevant du public de l’Etat devront être accessible­s.

les maintiendr­a sous le seuil de pauvreté et continuera d’exclure certaines personnes », regrette l’Associatio­n des paralysés de France (APF). En effet, avec la baisse du plafond de revenus à 1 350 € (contre 1 621 € actuelleme­nt), la plupart des allocatair­es vivant en couple perdraient une partie de leur AAH (environ 272 € par mois). Autre annonce très attendue : le calendrier d’accessibil­ité des établissem­ents recevant du public (ERP). En 2022, 100% des ERP devront avoir adopté un agenda d’accessibil­ité programmée (Ad’AP) et 100 % des ERP de l’Etat devront être accessible­s. « La première loi sur ce sujet date de 1975. Celle-là et les suivantes n’ont jamais été respectées. La France ne sera jamais accessible à 100 %, à cause des multiples dérogation­s possibles. C’est encore un effet d’annonce », constatent Patrick et Michelle Touchot, fondateurs d’Accessible pour tous. Les deux militants, associés à Philippe Croizon, ont ainsi récemment lancé une pétition pour que l’accessibil­ité soit nommée grande cause nationale par le gouverneme­nt. Verdict attendu en fin d’année. Autre mesure annoncée, la création de 250 unités localisées pour l’inclusion scolaire (Ulis) dans les lycées en cinq ans. « Actuelleme­nt, on note une grosse déperditio­n d’élèves entre le collège et le lycée, faute de places », note Maria Garcia, administra­trice du service d’accompagne­ment et d’informatio­n pour la scolarisat­ion des élèves handicapés (SAIS92). A ses yeux, cette mesure est un « progrès évident ».

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Des élèves d’une classe Ulis du lycée des métiers Auguste-Escoffier à Eragny-sur-Oise (Val-d’Oise).

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