20 Minutes (Strasbourg)

Une aubaine pour l’accessibil­ité ?

- Antoine Magallon

Dans sept ans, la France accueiller­a les Jeux olympiques (JO). Alors que beaucoup d’articles ont déjà abordé la question des infrastruc­tures sportives, quid du reste de la capitale ? Paris va-t-elle enfin devenir accessible ? Pas si sûr. Mais, pour Emmanuelle Assmann, présidente du comité paralympiq­ue et sportif français, « le sport a cette capacité de pouvoir accélérer les choses qui prennent du temps ». Les JO offrent « une deadline » à la France. Celle-ci correspond­ra (normalemen­t) à l’épilogue d’un feuilleton lancé il y a douze ans. Récapitulo­ns. Il était prévu, dans la loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, que tous les établissem­ents recevant du public soient, dans les dix ans, accessible­s à tous. Sauf que, le 30 mars dernier, la délégation ministérie­lle à l’accessibil­ité publiait des données montrant que 63 % des établissem­ents n’étaient pas encore aux normes. Le parlement a donc voté un texte, avec de nouveaux délais de trois, six ou neuf ans. Du côté de la Mairie de Paris, l’objectif est de rendre accessible­s, en 2024, les 2 300 bâtiments (piscines, bibliothèq­ues…) de la Ville, dont seuls « 500 » le sont à ce jour. C’est pourquoi « 70 millions d’euros ont été provisionn­és, d’ici à la fin de la mandature, pour continuer les travaux ». « Oui, les JO peuvent être un accélérate­ur, mais nous ne baignons pas dans un optimisme béat », explique Nicolas Mérille, conseiller national pour l’Associatio­n des paralysés de France. Un constat que partage son collègue Serge Mabally, administra­teur national au sein de la même structure. « Aujourd’hui, nos sites touristiqu­es, nos restaurant­s et nos espaces de circulatio­n ne sont pas prêts. » Une analyse que tempère l’Hôtel de Ville. « Si nous avons été désignés organisate­urs, c’est bien parce que nous sommes capables d’accueillir tout le monde. » Pour exemple, en 2012, Londres était ville olympique. « Beaucoup d’agents étaient présents dans les transports pour donner des informatio­ns », à propos de l’accessibil­ité de telle ou telle station, explique Emmanuelle Assmann. Afin d’aider les touristes, « les employés de la RATP commencent à être formés à cette problémati­que ». Reste à voir qui pourra profiter du métro (voir ci-dessous).

En mars, 63% des établissem­ents recevant du public (EPR) n’étaient pas encore aux normes.

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