20 Minutes (Strasbourg)

La GPA loin des clichés dans « Diane a les épaules »

« Diane a les épaules » évoque la gestation pour autrui par le rire et évite les clichés

- Caroline Vié

Diane a les épaules, de Fabien Gorgeart, fait du bien par sa tendresse généreuse. Une jeune femme conçoit un enfant pour deux amis gays, sans se douter qu’elle va rencontrer l’homme de sa vie pendant sa grossesse. Sur ce pitch, le réalisateu­r brode une comédie dépourvue de vulgarité comme de clichés. Clotilde Hesme, Fabrizio Rongione, Grégory Montel et Thomas Suire incarnent de vraies gens avec leurs questionne­ments, leurs bonheurs et leurs gaffes dans une atmosphère bon enfant. « Je ne suis pas gay, prévient Fabien Gorgeart. Mais j’ai moi aussi ressenti une envie tenaillant­e de devenir père, si bien que je comprends très bien le couple homo du film. » Son premier long-métrage, tout en tendresse, n’invite ni à la moquerie ni à la polémique sur le sujet de la GPA (gestation pour autrui). « L’idée n’était pas d’angéliser les choses mais de les montrer comme allant de soi », insiste le réalisateu­r auprès de 20 Minutes.

« Comme entre amis »

On se met aussi bien à la place de l’homme amoureux, peu enchanté de voir celle qu’il aime porter l’enfant d’un autre couple, que des deux pères inquiets pour leur progénitur­e. « Fabien Gorgeart ne prend parti pour personne, parce qu’il aime tous ses personnage­s et que tous sont de bonne volonté », souligne l’acteur Grégory Montel (vu récemment dans la série « Dix pour cent »). Ce qui les rend attachants, c’est qu’ils sont tous capables de faire partager des émotions du quotidien. On rit de bon coeur quand l’héroïne tente se faire les ongles de pieds malgré son gros ventre. Et on verse une larme au moment de son accoucheme­nt. « Je voulais que le spectateur se sente comme entre amis », explique le réalisateu­r. La Diane du film emporte son petit monde avec une énergie et un appétit de vivre communicat­ifs, même si elle a parfois des réactions d’ado attardée. « La femme que j’incarne est moins prête à avoir un enfant que les trois hommes de sa vie, s’amuse Clotilde Hesme. Cette expérience va lui faire prendre de la substance dans tous les sens du mot. » Une mère pas vraiment maternelle et des pères impatients de pouponner ? Diane a les épaules se moque des idées reçues sans méchanceté. « Ce qui compte, c’est la bienveilla­nce, insiste Fabien Gorgeart. C’est elle qui fait que tout le monde s’en sort bien à la fin. » Et on quitte la salle enchanté d’avoir côtoyé des héros si humains.

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Clotilde Hesme incarne Diane, qui conçoit un enfant pour deux amis gays.

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