Qu’a changé l’accident ?
Les essais de TGV ont évolué depuis le drame de 2015
La cérémonie s’est tenue dans la stricte intimité mardi aprèsmidi. Tout juste deux ans après l’accident du TGV d’essais qui a fait 11 morts et 42 blessés sur le second tronçon de la ligne à grande vitesse entre Paris et Strasbourg, les familles étaient réunies à Eckwersheim. Depuis le drame, les protocoles d’essais sur les lignes ont notamment évolué à la faveur de l’enquête administrative. La ministre des transports Elisabeth Borne insiste : « Les préconisations ont conduit à revoir l’organisation, en sécurisant davantage. »
Nouvelle sécurité. Comme recommandé par le Bureau d’enquêtes sur les accidents de transport terrestre (BEA-TT), les essais ont petit à petit changé. D’après Bernard Aubin, secrétaire général du syndicat First, qui estime que les améliorations prouvent des failles dans le dispositif précédent, une « boucle de rattrapage (système de sécurité) dédiée aux essais » a surtout été mise en place : « En cas d’excès de vitesse, il y a désormais un rappel à l’ordre immédiat. »
Formation améliorée. Egalement soulevée par l’organisme d’enquête, la question de la formation en cabine a été améliorée depuis juillet. « On prenait déjà la crème de la crème, mais ils ne connaissaient pas forcément les spécificités de la ligne », cadre Bernard Aubin. Dans un courrier daté du 4 août, la SNCF précise : « Un système complémentaire a été mis en place. Il intègre en particulier une formation de conscience des risques. »
Communication allégée. Dans une lettre en réponse au BEA-TT, la Systra, filiale de la SNCF chargée de ces tests, parle aussi d’un briefing « mieux formalisé » (autour des retours d’expérience, entre autres) avant chaque essai, dans un tout nouveau référentiel. Pour ne pas perturber le pilote, il n’y a par ailleurs plus d’interface directe entre lui et le cadre transport traction, mais seulement entre le chef d’essais, également à bord, et ce même cadre.