20 Minutes (Strasbourg)

Vadim Vasilyev met la diplomatie au centre du jeu

- William Periera

Amortir la chute. Avec un championna­t déjà presque perdu et une survie en Ligue des champions qui dépend du résultat contre Leipzig ce soir (20 h 45), les saisons se suivent et ne se ressemblen­t pas pour Monaco. Son viceprésid­ent-directeur général, Vadim Vasilyev, adulé il y a encore six mois, est accusé aujourd’hui de ne pas avoir su conserver les meilleurs éléments l’été dernier. « Le club ne peut pas vivre sans ces départs. Ça fait partie de notre succès, et c’est difficile car on prend des paris et des risques quand on choisit les remplaçant­s, a argumenté, avec la manière, le dirigeant russe lors de la soirée des abonnés, le 15 novembre. On a promis une équipe compétitiv­e et nous avons une équipe compétitiv­e qui progresse. Finir sur le podium, c’est déjà un grand succès chaque année. » Une nouvelle fois, le dirigeant russe s’est exprimé en français et habilement. Il n’y a pas de hasard. Bien avant de s’installer sur le Rocher, Vasilyev a embrassé une carrière de diplomate au ministère des Affaires étrangères

« Finir sur le podium chaque année, c’est déjà un grand succès. »

de l’URSS, puis à l’ambassade d’URSS en Islande entre 1987 et 1990 avant de se reconverti­r dans le business. De cette époque, Vadim Vasilyev garde un sourire malicieux, qui rend l’homme sympathiqu­e. « Je ne sais pas si c’est naturel ou travaillé parce que c’est un ancien diplomate, mais il avait toujours ce sourire », assure Jean Petit, ancienne gloire de l’AS M. Le dirigeant sait aussi tendre l’oreille. « Il défend toujours les intérêts de son club tout en en étant réceptif aux arguments de son interlocut­eur » , loue Hervé Marchal, premier agent de joueurs à avoir négocié avec le Russe à une époque où celui-ci ne connaissai­t – de son propre aveu – que très vaguement la notion de mercato. « Vadim n’est pas fou. Il savait en arrivant qu’il ne comprenait pas le foot, donc quand le président lui a conseillé un manager pour construire l’équipe et un direc- teur [Konstantin Zyryanov], il a écouté, s’est mis en retrait et a observé, se rappelle Jean Petit. Je pense que quand Vadim a vu que ce gars-là prenait trop de liberté, il a fini par dire ‘‘stop, c’est moi le patron’’ [Zyryanov a démissionn­é neuf mois après l’arrivée de Vasilyev]. » Depuis, malgré son sourire candide, Vadim Vasilyev sait faire preuve de fermeté. Jorge Mendes, l’agent de Cristiano Ronaldo et Falcao, en sait quelque chose : « Quand tu parles contrat avec lui, ce n’est pas simple. » Vasilyev ou l’art de se faire respecter tout en vendant pour 226 millions d’euros en un mercato.

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Le sourire et l’écoute sont des qualités mises en avant par Vadim Vasilyev.

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