Liénard, caméléon à tous les niveaux
FOOTBALL Du monde amateur à la Ligue 1 sur le tard, le milieu de terrain s’adapte saison après saison
Lui-même se surprend. A 29 ans, Dimitri Liénard est un titulaire incontestable du Racing en Ligue 1. Encore en National début 2016, le milieu au parcours atypique continue d’étonner. Le voilà encore au niveau avant Caen, mardi (19 h). « En discutant avec ma femme, au moment de prolonger ici cet été, je n’étais pas sûr de pouvoir m’adapter, confie-t-il. Mais à chaque match, j’arrive à tirer mon épingle du jeu. » Comme en Ligue 2, où cet ex-amateur voulait juste faire son trou un an plus tôt. Recalé du centre de formation de Sochaux à 15 ans, passé par le district à Sermamagny puis la CFA2 à Belfort en 2009, le Franc-Comtois a été repéré par Strasbourg à Mulhouse (CFA) en 2012. « Il avait fait une grosse saison, avec son super pied gauche, se souvient François Keller, son coach du moment. Il avait de sacrées qualités naturelles. Je me suis toujours dit que c’était notre David Zitelli de l’époque. » Ravi du conte de fées et pas si étonné, son entraîneur suivant, Jacky Duguépéroux embraye : « S’il a des défauts dans le replacement, peut-être à cause de manques niveau formation, il a plus de niaque que les autres. Il a tâtonné un peu dans le milieu en losange, mais il a trouvé ses marques. C’est un des meilleurs et des plus réguliers depuis cet été, je trouve. »
«Comme un gamin »
Des progrès confirmés par son troisième technicien au Racing, Thierry Laurey : « Il n’était pas tout à fait raccord avec notre exigence, mais il a su se remettre en question, sans perdre sa spécificité et sa personnalité. » Décrit par tous comme « humble » ou « simple » – « même s’il parle parfois un peu trop », rigole Jacky Duguépéroux –, Dimitri Liénard, à l’écoute selon eux, en tirerait un de ses secrets. Jamais lâché par ses coachs mais bosseur, le milieu se dit en plein kif : « Je m’éclate comme un gamin, sans avoir l’impression de plus en chier que ça au niveau technique. […] Je ne sais pas où je vais m’arrêter. Tant mieux pour le club. J’espère que je vais l’aider à se maintenir le plus vite possible. » Le caméléon en veut plus.