20 Minutes (Strasbourg)

Au tirage, les Bleus peuvent miser sur la chance à « DD »

- Nicolas Camus

On espère de tout coeur qu’elle sera bien là, vers 16 h, à Moscou, pour poser sa patte sur le tirage au sort de la Coupe du monde 2018. « Elle », c’est la fameuse « chatte à DD », une expression un peu puérile et qui contredit les règles de la bienséance, mais qui fait désormais partie du langage commun des amateurs de foot. Depuis le début de sa carrière de joueur et surtout de coach, Deschamps est l’heureux bénéficiai­re du petit coup de pouce qui va bien. « Didier a toujours eu de la chance. Je me demande d’ailleurs si, quand il est né, il n’est pas tombé dans un bénitier », disait Michel Platini à son sujet. Dernier fait d’armes en date : l’obtention d’une place de tête de série pour le Mondial 2018, après un alignement des planètes improbable lors de la dernière journée des qualif.

« La chance, c’est la capacité à créer un environnem­ent favorable. » Philippe Gabilliet

« Il rigole de ça, assurait son agent Jean-Pierre Bernès, quelques mois avant l’Euro. Les gens qui réussissen­t ont souvent un peu de chance. Mais il faut la provoquer. » Théorie validée par Philippe Gabilliet, professeur de management à l’ESCP Europe : « La chance, c’est la capacité à créer un environnem­ent favorable, à gagner des concours de circonstan­ces. » Pour cela, il y a quatre éléments indispensa­bles, selon le conférenci­er : « Un état d’esprit d’ouverture, savoir recycler les aléas, toujours avoir l’intention de faire quelque chose et la réciprocit­é, qui permet à la personne d’être aussi une chance pour les autres. » Des mots qui peuvent paraître compliqués, mais qui collent parfaiteme­nt au profil du sélectionn­eur de l’équipe de France. Exemple, avec le recyclage des aléas. « Un chanceux est quelqu’un qui sait très bien se servir des phénomènes inattendus qui lui arrivent, qu’ils soient positifs ou négatifs », analyse Gabilliet. L’exemple le plus criant, avec DD, c’est l’histoire de la sextape. Benzema était le centre névralgiqu­e de son secteur offensif et l’écarter a d’abord été une contrainte. Puis un vrai choix, au profit de l’équilibre du groupe. Pareil à Monaco, en 2003, où il a vite rebondi après la grave blessure de Nonda, en recrutant Morientes. « Le chanceux ne l’est pas par nature. Ce n’est pas un mec assis au milieu du désert qui va attendre que quelqu’un passe le récupérer », conclut Philippe Gabilliet. Vivement 16 h.

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Pour Michel Platini, le sélectionn­eur de l’équipe de France Didier Deschamps a « toujours eu de la chance ».

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