Gustavo, ordre et progrès
On dit souvent que les grands joueurs de football n’ont pas besoin de temps pour s’adapter à un nouvel environnement. Il semblerait que Luiz Gustavo, encore buteur à Metz mercredi, soit de ceux-là. Quatre mois qu’il traîne sa moustache à Marseille et le voilà déjà patron du milieu de terrain, voire patron tout court de l’OM. « Je suis content qu’il s’intègre dans un championnat étranger après avoir passé autant de temps en Allemagne », se réjouit Valérien Ismaël, son ancien entraîneur à Wolfsburg.
« C’est noble de sa part »
En un tiers de championnat, le Brésilien a déjà marqué quatre buts, rayonné face à Paris et porté le brassard. Les supporters de l’OM lui ont même dédié une chanson. Gustavo, c’est la méga classe. « C’est quelqu’un qui a une autorité naturelle, sur le terrain ou dans le vestiaire, ajoute Ismaël. On sent que c’est lui le patron… » Tête levée, buste droit et l’air calme, Gustavo survole la L1. « Je n’ai pas besoin d’être le meilleur. J’ai seulement besoin d’avoir la certitude que je fais de mon mieux, expliquait l’ex du Bayern dans L’Equipe. Ce qui me rend heureux, c’est ça : ni le pire, ni le meilleur, mais que ce soit moi. » Modeste, discret, mais pas timide pour un sou. Dans un reportage de la chaîne SporTV, son frère Jardel, de quatre ans son aîné, racontait ces fois où le petit Luiz s’incrustait dans les parties de foot organisées avec ses potes : « Il allait au contact, il n’avait peur de rien. » De quoi façonner un homme. Aujourd’hui, il n’y a pas grand-monde qui vient l’embêter. « Ça ne chambrait pas sur sa moustache », confie Valérien Ismaël. Et la sérénité de Gustavo déteint sur les autres. Exemple avec son coéquipier Zambo Anguissa : « Il a tellement d’expérience, expliquait le Camerounais. Je me sens relâché, je sais que je peux faire des efforts et qu’il va m’aider. » En plus, le Brésilien s’est mis au français. « Parler la langue d’un pays, c’est faire preuve de respect envers le pays dans lequel on vit, indique Valérien Ismaël. Il montre qu’il adhère à la vie française et veut s’y inscrire dans la durée. C’est noble de sa part. » Chic type.