La Maison des adolescents combat la radicalisation
La Maison des adolescents accompagne les jeunes et les familles
Souvent fragiles, certains adolescents peuvent très vite être confrontés à des problématiques de radicalisation, sous toutes ses formes. Ainsi, à la demande de la préfecture et via une expérimentation sur trois ans financée en grande partie par l’Agence régionale de santé (ARS), la Maison des adolescents accompagne ces jeunes depuis 2016 mais aussi à travers le Réseau Virage depuis avril 2017. Elle forme également les professionnels de santé. Leur mission consiste à mettre ou maintenir des distances avec les risques de radicalisation et aider les familles, souvent dépourvues. Depuis 2015, l’équipe de professionnels de santé composée de travailleurs sociaux, de psychologues, de spécialistes en histoire des religions, le tout en coordination médicale avec les Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, a accompagné une trentaine de jeunes ou de familles concernées. Ils sont aussi chargés de former et sensibiliser des centaines de professionnels de santé dans tout le Grand-Est.
« Un sujet sensible »
Une mission d’autant plus nécessaire que l’annonce de la fin de la guerre en Irak ou bien encore la fin de Daesh en Syrie, pourrait conduire certaines familles avec des enfants à revenir en France. Certains sont nés là-bas et sont très jeunes. Des retours auxquels pourraient bien s’ajouter des mineurs isolés. « Il faut s’y préparer. C’est un sujet sensible mais nécessaire. Nous proposons un accueil bienveillant pour ces enfants sans toutefois tomber dans l’angélisme et oublier le volet sécuritaire. C’est un équilibre à trouver, un problème de santé publique et de sécurité publique », assure le docteur Alexandre Feltz, président des Maisons des adolescents de Strasbourg. « L’objectif est d’intervenir le plus tôt possible, d’être à l’écoute, de personnaliser chaque situation, poursuit-il, mais aussi de former les professionnels, car c’est un travail collectif qui nous concerne tous. »