Gare au retour sur terre, Bartoli
Quatre ans après avoir pris sa retraite, la Française va retrouver le circuit WTA en 2018
Martina Hingis, Kim Clijsters, Justine Henin… En annonçant officiellement son retour sur le circuit WTA, mardi, Marion Bartoli a ajouté son nom à la liste des joueuses, titrées en Grand Chelem, parties à la retraite puis revenues sur leur décision. Mais ce retour, à 33 ans, est-il vraiment raisonnable ? Car les come-back ont tendance à mal finir. Jurisprudence Davenport, Hingis (si l’on exclut sa carrière en double) et Henin. Et ces trois joueuses étaient toutes plus jeunes que Marion Bartoli à leur retour (31, 26 et 27 ans). « Quand on ne s’entraîne pas pendant plusieurs années, on n’a pas de certitudes, confie un préparateur physique présent sur le circuit pro. Le risque, d’un point de vue sportif, est de ne pas retrouver le niveau adéquat. C’est un pari. » Si la lauréate de Wimbledon en 2013 se veut rassurante à propos de son niveau, l’aspect physique est un peu plus préoccupant. « Ça va être plus compliqué, assure Bartoli sur Eurosport. C’est pour ça que je me fixe le mois de mars comme date de reprise, parce qu’il faut que mon niveau d’endurance soit là pour pouvoir enchaîner les matchs. »
« Marion, c’est Rocky »
Ça passera par un retour à un poids de forme raisonnable. Actuellement, son physique est plus propice aux blessures. « Sa remise en forme est progressive, analyse le préparateur physique. L’accent est porté sur l’entraînement invisible, les soins, la récupération… » Il y a aussi un épineux problème, cette épaule douloureuse qui l’oblige à revoir complètement son service. « Il a fallu que j’apprenne à servir avec le bras plus fléchi, avec la raquette qui descend », assure la Française. Quand on sait que le come-back d’Henin a été ruiné par un coude récalcitrant, on peine à rester enthousiaste. Difficile aussi de ne pas évoquer ce virus qui l’a mise au tapis et fait perdre 30 kg en un an. Mais le retour de Marion Bartoli va au-delà du sportif, il porte en lui quelque chose de chevaleresque. Car elle a l’occasion de prouver – en forçant le trait – qu’il est possible de revenir d’entre les morts. « Marion, c’est un peu Rocky qui revient sur le ring », a lancé, mardi, Bernard Giudicelli, le boss de la FFT, sur Europe 1. « Marion a toujours été hyper ambitieuse, affirme, de son côté, Patrick Mouratoglou, l’entraîneur de Serena Williams, dans L’Equipe. Je pense que c’est important pour elle d’avoir un objectif. Quatre ans, c’est long. Mais ce n’est que du bonus pour elle. » Le principal, c’est d’essayer.