Le soleil ne lui tombe pas sur la tête
«On nous envoie à l’abattoir », se plaignait la Française Alizé Cornet. En cause, des matchs de l’Open d’Australie disputés sous une chaleur étouffante. Quelque chose que Roger Federer ne connaît pas. A Melbourne, le Suisse joue quand ça lui chante ou presque : lors du créneau des sessions nocturnes, quand le fond de l’air est plus frais et le soleil en plein dodo. Ce lundi, « Rodgeur » jouera contre le modeste Hongrois Marton Fucsovics en fin d’après-midi (heure australienne). Histoire de ne pas le brusquer non plus.
Prêt pour jouer sous 40 °C
Un avantage qui fait moyennement rigoler la concurrence. Surtout quand elle s’appelle Djokovic et qu’elle est obligée de se farcir Monfils à l’heure des braves (40 °C et des malaises en cascade). Lors de l’édition 2017, Federer avait déjà été le joueur le mieux loti par les organisateurs, alors qu’il n’était plus dans le Top 10 mondial. « Allons “Rodgeur”, avec la carrière qui est la tienne, tu as le droit de jouer quand tu veux », assurait Jim Courier après la victoire du Suisse face à Struff, au deuxième tour. A 36 ans, l’octuple vainqueur de Wimbledon vit ses dernières heures sur le circuit et les organisateurs de tournois ont l’irrésistible tentation de lui dérouler le tapis rouge. « Federer peut faire des demandes, mais il y a un superviseur qui vérifie que les joueurs ne soient pas avantagés en fonction de leur tableau, tempère JeanFrançois Caujolle, directeur du tournoi de Marseille. Pour des tennismen de haut niveau, c’est important d’avoir une routine et un rythme ordonné dans les tournois. Si Federer avait joué l’aprèsmidi, il aurait demandé à jouer à chaque fois l’après-midi, pour des questions de récupération. » Vient aussi la question des télés, qui préfèrent diffuser un match du Suisse en prime time. « Les télévisions ne décident pas de l’ordre des matchs, mais les retombées publicitaires sont plus importantes en soirée, explique Caujolle. Les chaînes qui ont les droits veulent que ce soit Federer qui soit sur ces créneaux. » L’ancien numéro un a confirmé avoir « fait part d’une préférence » pour la session nocturne, tout en précisant qu’il ne décidait de rien. « Je suis parfaitement prêt à disputer mon match durant la journée, a ajouté Federer. Si je vais m’entraîner à Dubaï par 45 °C, c’est justement pour encaisser des journées comme ici. » Il suffirait également d’une baisse brutale des températures en Australie, ce qui arrive souvent à cette période de l’année, pour que jouer en dernier se retourne contre Federer.