Les bouteilles de gaz biosourcé sur le marché
C’est une première française. Cette semaine, Butagaz a vendu, à l’Intermarché de Benfeld, ses vingt premières bouteilles de gaz biosourcé (de 10 % à 15 %) aux particuliers. Ce composant est issu de végétaux, soit de résidus de betterave sucrière, de paille ou de copeaux de bois. Derrière le procédé, Global bioénergies basée à Evry au sud de Paris – et partenaire depuis un an du fournisseur d’énergie Butagaz. « Notre entreprise a été créée avec la vision de transformer les résidus agricoles et forestiers en hydrocarbures », raconte Marc Delcourt, directeur général.
A l’aide de bactéries
Afin de transformer les résidus végétaux en bio-isobutène (ou bio-propylène), leur laboratoire utilise des bactéries pour effectuer une fermentation dans des cuves. Un procédé utilisable pour des biocarburants, des matériaux chimiques ou cosmétiques. « C’est une avancée importante pour la transition énergétique, vante Emmanuel Mannooretonil, chargé des nouveaux business chez Butagaz. On partage le rêve de voir les déchets et les résidus de l’industrie sucrière alimenter nos produits sur le long terme. » Sans que le consommateur n’y voie pour autant de changement. Après ce petit « teasing » effectué près du site de fabrication de sucre d’Erstein – du groupe Cristal Union, autre partenaire –, les clients devront attendre trois ans avant de retrouver ces bouteilles dans le commerce. Si la première bouteille est sortie en septembre 2017 du démonstrateur installé sur le site d’une ex-raffinerie allemande (avec 5 kg de résidus de betterave pour 1 kg de gaz), une usine capable de produire 50 000 tonnes par an est en projet en Champagne (près de Reims ou Troyes) pour 2021. Reste à lever 115 millions d’euros.