Premiers aveux
Le corps de la petite Maëlys, disparue fin août en Isère, a été retrouvé sur les indications de Nordahl Lelandais. Le suspect a admis avoir tué « involontairement » l’enfant.
laura fallu attendre près de six mois pour que tombe une partie de la glaçante vérité. Mercredi soir, des « restes du corps » de Maëlys ont été retrouvés dans le massif de la Chartreuse, à Saint-Franc (Savoie), sur les indications de Nordahl Lelandais. Le matin même, l’ex-militaire de 34 ans, mis en examen pour l’enlèvement et le meurtre de la fillette de 9 ans, avait avoué l’avoir tuée, a annoncé lors d’une conférence de presse le procureur de la République de Grenoble, Jean-Yves Coquillat. Jusqu’ici, l’unique suspect dans cette affaire avait farouchement nié son implication dans la disparition de Maëlys dans la nuit du 26 au 27 août, lors d’une fête de mariage à Pont-de-Beauvoisin (Isère). Sur les conseils de son avocat Alain Jakubowicz, il s’est ravisé après la récente découverte d’une « trace de sang de l’enfant sous les tapis de sol du coffre de son véhicule, désossé par les enquêteurs », a indiqué Jean-Yves Coquillat. Un élément capital versé au dossier d’instruction mardi et auquel toutes les parties ont eu accès. Mercredi au petit matin, Nordahl Lelandais a été extrait de sa cellule de Saint-Quentin-Fallavier pour rencontrer, à sa demande, les magistrats enquêteurs et leur « faire des révélations ». Lors de cet entretien, assez court, il a donc reconnu « avoir emmené l’enfant, l’avoir tuée involontairement, et avoir déposé son corps à proximité de la maison de ses parents, à Domessin », a détaillé le procureur. Il est alors retourné au mariage. Ce n’est que plus tard qu’il est « revenu récupérer le corps », puis qu’il l’a abandonné dans une zone reculée de la montagne, dans les gorges de Chailles, près de Saint-Franc. Mercredi, la neige qui était tombée la veille a considérablement compliqué la tâche des enquêteurs. Une déneigeuse, notamment, a été utilisée, et « des chiens de restes humains » ont eux aussi été nécessaires pour les recherches. Ces dernières ont permis de mettre au jour « le crâne et un os long » de l’enfant, a ajouté Jean-Yves Coquillat. L’instruction n’est pas terminée pour autant. Lors de ses premiers aveux, le suspect, qui a « présenté ses excuses à Maëlys, ses parents, et aux juges », n’a pas révélé les circonstances de la mort de la petite. Pourquoi l’a-t-il emmenée? Comment l’a-t-il tuée ? Pourquoi avoir caché la vérité si longtemps alors que de nombreux éléments l’accablaient, comme une trace ADN de Maëlys sur le tableau de bord de son véhicule et des images de caméra de surveillance filmées dans la nuit de sa disparition ? Autant d’éclaircissements auxquels « il contribuera pleinement », a affirmé son avocat mercredi soir.
L’unique suspect dans cette affaire n’a pas encore révélé les circonstances de la mort de la fillette.