Wauquiez travaille son côté défenseur des agriculteurs
Le patron de la droite se pose en défenseur des territoires au Salon de l’agriculture
Laurent Wauquiez a sorti, mardi au Salon de l’agriculture à Paris, sa parka rouge. Le signe que le patron de la droite continue de se poser en défenseur du terroir face au chef de l’Etat Emmanuel Macron. C’est d’ailleurs tout l’enjeu de ses deux visites porte de Versailles (15e) – mardi en tant que chef des Républicains, ce mercredi comme président de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Dès son arrivée, vers 8h30, Laurent Wauquiez a évacué les questions sur Alain Juppé (qu’il a mis en cause sur sa gestion de la ville de Bordeaux) pour attaquer son adversaire désigné. « Je suis là pour témoigner de ma solidarité aux agriculteurs, a-t-il insisté. C’est un monde que je connais bien, c’est le monde de mon département et de ma région… Ce monde-là, Emmanuel Macron ne le comprend pas. Il ne l’écoute pas. C’est un monde qu’il méprise et qu’il ignore. »
« Un nouveau souffle »
Dégustations, bises, poignées de mains, tapes au cul des vaches… Au fil des rencontres, l’ancien maire du Puyen-Velay, sourire éclatant, a joué à fond la proximité avec les éleveurs. « Laurent Wauquiez connaît l’agriculture et se tient informé des enjeux, a glissé, entre deux fromages, le sénateur Laurent Duplomb. Sur ces sujets-là, Emmanuel Macron a un point faible. Il mène une politique jacobine, pour les métropoles. Sur le rural, il ne fait pas ce qu’il dit. On l’a vu pour le Mercosur, le glyphosate. » Si la droite tient à installer ce duel, c’est qu’elle a analysé les législatives de juin. Les 100 députés LR ayant survécu à la vague macroniste sont élus des territoires ruraux. « C’est un angle d’attaque important (…), abonde le député Damien Abad, chargé de la mission La France des territoires. Il y a une attente forte chez les agriculteurs, qui ont obtenu, pour seules réponses, la remise en cause de la PAC, la réforme de la carte des zones défavorisées, etc. La droite peut retrouver un souffle avec ces sujets, comme avec la fracture sociale à l’époque de Chirac. » Dans l’entourage du chef de l’Etat, on concède que « Marine Le Pen, Laurent Wauquiez, Gérard Larcher et d’autres n’ont jamais autant parlé de ruralité que ces six derniers mois… Mais ils vont avoir des mauvaises surprises, car le chef de l’Etat a pris des engagements sur la politique rurale », a prévenu Thierry Coste, conseiller du président sur la chasse et la ruralité.