20 Minutes (Strasbourg)

« Transmettr­e ce que je vis en mer »

ARMEL LE CLÉAC’H Le skippeur breton a été récompensé lors des Laureus Awards, mardi à Monaco

- Propos recueillis par Nicolas Camus, à Monaco

Armel Le Cléac’h, habitué de la solitude en mer et des grands espaces, s’est rendu à Monaco, mardi, pour le grand gala de la Fondation Laureus. Ce mouvement mondial, qui veut s’appuyer sur le sport pour mettre en place des actions sociales pour les enfants, lui a décerné un prix dans la catégorie « sports extrêmes ». L’occasion de s’entretenir avec le Breton sur le lien entre la voile et l’enfance. Quand vous rencontrez des enfants, quelles questions posent-ils au marin que vous êtes ? La force des courses au large, c’est qu’on embarque énormément de monde avec nous. Sur le Vendée Globe, j’ai été suivi par beaucoup de classes. La course leur a servi pour faire des exercices de biologie, de géographie, de maths… Et les questions des enfants sont géniales, car elles sont toujours franches : « Comment vous faites pour dormir, pour faire pipi, pour manger? Est-ce que vous avez vu des requins ? »

« On ne peut pas maîtriser la mer, mais on peut apprendre à jouer avec. »

Traverser des océans tout seul, ça ne leur paraît pas trop fou ? J’aime transmettr­e ce que je vis en mer aux enfants. C’est important de véhiculer des valeurs. Ce qui m’anime, c’est la passion, le travail d’équipe, la nature… Les enfants, c’est le meilleur lien qu’on puisse espérer pour le futur. Pour avoir des gamins qui auront envie de se dire : « Ça, c’est ma passion, j’y vais, je persévère. » J’ai été passionné par la voile très jeune, j’en ai fait mon métier, alors que ce n’était pas forcément évident. Alors pourquoi pas eux. Enfant, vous aviez déjà dans la tête de faire un tour du monde ? J’y suis allé par étapes. Quand j’étais petit, les posters dans ma chambre c’était des bateaux et des marins, comme Philippe Poupon ou Florence Arthaud. On allait voir les départs de courses, comme la Route du Rhum. Mais je ne me disais pas que j’aimerais être à leur place. C’est venu plus tard. La mer est un univers qui engendre beaucoup de fantasmes… Oui. Souvent, les gens ont peur face à la mer. On ne peut pas la maîtriser, c’est vrai, mais on peut apprendre à jouer avec. Un peu comme la montagne, qui peut être très dangereuse, terrible. Mais on peut aussi y passer des moments incroyable­s et réaliser des aventures et des exploits formidable­s.

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Armel Le Cléac’h a remporté son premier Vendée Globe en 2017.

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