Des fous du vélo jugent le réseau
TRANSPORTS La ville restera-t-elle la capitale de la bicyclette en France ? La réponse vendredi
Strasbourg, c’est pas (encore) la Champions League. Mais la ville porte le maillot jaune. Vous connaissez le refrain : la cité alsacienne est depuis des années la capitale française du vélo. Mais ses 600 km d’itinéraires, ses 8 % d’habitants à vélo au quotidien, ses 19 000 arceaux lui suffiront-ils à le rester ? Vendredi, la Fédération des usagers de la bicyclette (Fub) dévoile son Baromètre des villes cyclables (lire encadré). D’ici-là, trois fous du vélo discutent de leurs déplacements et des infrastructures.
Grégory Delattre, 39 ans. Natif de Schiltigheim, il a trois vélos : ville, randonnée et vélo-cargo. Ce triporteur danois, il l’utilise pour emmener ses enfants à l’école ou faire les courses. « On peut presque tout faire avec, aller à la déchetterie, déménager… », embraie cet auteur du livre Cargologie (2016), après le blog iBikestrasbourg. Géographe dans le civil, il cite, parmi les défauts, « les aménagements manquants sur des grands axes et d’autres, datant des années 90, qui ne sont plus adaptés ». Mais pour lui, pas de doute, Strasbourg mérite toujours son titre.
VIsabelle Gillot, 59 ans. Strasbourgeoise depuis 1982, elle n’a plus de voiture, préférant le « sentiment de liberté » de la petite reine. Equipé d’un panier, d’une sacoche et d’une remorque, son VTC est aussi utilisé pour le transport sur des parcours choisis, à l’écart des piétons. « Mais il y a parfois un manque de continuité, des ruptures entre des pistes, et d’autres, sur certains noeuds, pas construites par des gens qui font du vélo », regrette l’actuelle présidente de Vélostation.
Léo Antoine, 22 ans. Ancien étudiant devenu coursier et réparateur à (quasi) plein-temps, le jeune homme aux deux fixies privilégie, lui, les grands axes quand il veut se déplacer vite. Et plutôt sur la route : « Les aménagements vélos sont de plus en plus cohérents, mais parfois encore trop contraignants. » Hors du boulot, Léo fait partie d’une grosse communauté de pignons fixe qui, organisés par téléphone ou Facebook, vont rouler sur les pistes le long du Rhin ou du canal de la Bruche. Ici, le vélo a la cote.