« Mieux condamner les violences sexistes »
La secrétaire d’Etat porte le projet de loi contre les violences sexuelles et sexistes
Elle est sur tous les fronts depuis plusieurs mois déjà. Marlène Schiappa, la très médiatique secrétaire d’Etat chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, présente ce mercredi le projet de loi contre les violences sexuelles et sexistes (lire ci-contre), qu’elle porte avec la garde des Sceaux, Nicole Belloubet. Elle s’est confiée à 20 Minutes. Ce projet de loi, qui sanctionne tant le harcèlement de rue que les viols sur mineurs, n’est-il pas trop large ? Je trouve au contraire qu’il est restreint ! Ce texte ne vise pas à faire de la prévention, mais à mieux condamner les violences sexistes et sexuelles. Concrètement, comment l’amende pour outrage sexiste pourra-t-elle être appliquée ? Je suis bien consciente qu’il n’y aura pas un policier derrière chaque victime, mais c’est une mesure pédagogique qui aura valeur d’exemple. La loi doit poser un interdit et, ensuite, charge à nous de la faire respecter. Quand il y aura la première amende pour outrage sexiste, ça aura un retentissement. En plus de ce projet de loi, le gouvernement a annoncé un plan ambitieux pour l’égalité hommesfemmes. Quelles autres nouveautés sont envisagées ? On a décidé de créer une plateforme de géolocalisation des places en hébergement d’urgence pour les femmes victimes de violences, accessible uniquement aux professionnels. Jusqu’à présent, le plus souvent, ni les forces de l’ordre, ni la justice, ni les associations, ni les médecins n’avaient la même information. Nous allons aussi créer, avec Gérard Collomb [le ministre de l’Intérieur], une plateforme sur laquelle les femmes pourront échanger avec des policiers spécialement formés. Il faut qu’elles continuent à porter plainte quand elles le veulent et que ça soit facile. Cette plateforme précisera aux femmes le rôle de la police, et celui des associations. Le suivi psychologique est important aussi, c’est pourquoi nous créons des unités de prise en charge du psychotrauma. Justement, ces associations, en première ligne, se plaignent d’un manque de moyens… On a créé un groupe de travail chargé d’étudier les dossiers un à un. Il faut passer d’une culture de l’action à une culture de l’efficacité. Ce qui m’intéresse, ce n’est pas uniquement la sauvegarde des associations, mais comment on peut être utile à chaque femme partout en France.