La maternité saisit le rebond
Il n’est pas question de ramener de marsupiaux à la clinique SainteAnne. Seule l’idée d’avoir le bébé au plus près de la mère est empruntée à l’animal à la poche. Et son nom aussi. Dans le cadre de travaux de rénovation et modernisation de sa maternité, la clinique va transformer deux de ses chambres classiques de son service néonatologie en chambre « kangourou ». « C’est un endroit où les mamans peuvent être avec leur bébé qui a, lui, besoin d’être hospitalisé et surveillé parce qu’il est prématuré ou malade », explique Céline Pernot, responsable des unités pouponnière-néonatalogie de l’établissement strasbourgeois. Pédiatre à Sainte-Anne, Laurent Mengus poursuit : « L’ensemble de la prise en charge est fait en chambre. Et ça réinvestit les parents dans leur compétence : ils participent, ils ne subissent plus. » Le curseur est déplacé : c’est le soignant qui va vers la famille et devient davantage un accompagnant aux soins.
A terme, fini les couveuses
Ces chambres ont déjà fait des petits un peu partout en France, la clinique strasbourgeoise en possède même deux depuis 2004. Mais elle confirme ici son soutien au concept. « A terme, on ne devrait plus avoir de couveuses et que des box dans des chambres “kangourou” », imaginent Céline Pernot et Laurent Mengus. En attendant, les nouvelles chambres doivent ouvrir leurs portes mi-2018. Lors de la naissance de son fils, désormais âgé de 9 ans, sept semaines avant son terme, Stéphanie avait passé neuf jours dans une des premières chambres « kangourou » de la clinique. « J’étais super-contente. J’aurais pu y rester plus longtemps encore, sourit la Strasbourgeoise de 37 ans. On bénéficie de visites plus régulières, l’équipe de sages-femmes et de puériculture a répondu à toutes mes questions. » Outre la transformation, presque symbolique, des deux chambres, SainteAnne profite du programme de travaux pour saisir au rebond l’opportunité d’insuffler cette philosophie, inspirée des pays scandinaves, anglo-saxons et américains, dans tout le service.