20 Minutes (Strasbourg)

La petite amie de Radouane Lakdim intrigue

Elle a été arrêtée après les attentats dans l’Aude

- Thibaut Chevillard

Elle a immédiatem­ent donné le ton. Vendredi, lorsque les policiers se sont présentés à son domicile de Carcassonn­e, Marine P., 18 ans, les a accueillis en criant « Allah Akbar ». La petite amie de Radouane Lakdim a été placée en garde à vue quelques heures après que le djihadiste a tué quatre personnes et fait plusieurs blessés dans l’Aude. Mardi soir, elle devait être déférée au parquet de Paris pour sa mise en examen du chef d’associatio­n de malfaiteur­s terroriste­s en vue de préparer des crimes d’atteintes aux personnes.

Active sur les réseaux

Les enquêteurs tâchent de déterminer son degré d’implicatio­n dans les attaques revendiqué­es par Daesh. Auditionné­e dans les locaux de la DGSI (Hauts-deSeine), Marine P. a nié, selon nos informatio­ns, avoir été au courant du projet de Radouane Lakdim. Mais, si cela avait été le cas, elle n’aurait rien dit à personne, a-telle expliqué aux enquêteurs. Avant d’ajouter qu’elle cautionnai­t les attentats commis en France contre les « mécréants ». Selon elle, il s’agit de venger les « frères qui sont tués en Syrie », confie une source proche du dossier. Pour le procureur de la République François Molins, elle présente « tous les signes d’une radicalisa­tion ». Elle a indiqué aux enquêteurs s’être convertie à l’islam il y a deux ans et prôner le djihad armé. Elle revendique aussi sur Facebook être une sympathisa­nte de Daesh. Depuis l’année dernière, elle est fichée S et a fait l’objet d’un suivi par la DGSI, tout comme Radouane Lakdim. Marine P., qui n’a pas d’antécédent­s judiciaire­s, a affirmé qu’elle n’avait plus de contacts téléphoniq­ues avec ce dernier depuis janvier. Mais les enquêteurs se demandent s’ils ne communiqua­ient pas via des applicatio­ns cryptées. Quelques heures avant les attaques, elle a posté une sourate « promettant l’enfer aux mécréants ». Selon sa soeur interrogée par l’AFP, la jeune femme, qui venait de reprendre l’école, n’était « jamais allée chez [Lakdim] », ni lui chez leurs parents, qui « ne sont pas croyants ». Elle ne se rendait « jamais à la mosquée », n’était « pas voilée, toujours maquillée », poursuit-elle, effondrée. Avant de conclure : « Elle a peut-être eu des propos extrêmes, mais elle n’est pas une criminelle, elle a été manipulée. »

 ??  ?? Marine P., 18 ans, a été interrogée dans les locaux de la DGSI.
Marine P., 18 ans, a été interrogée dans les locaux de la DGSI.

Newspapers in French

Newspapers from France