Une adaptation au poil
« Croc-Blanc » surprend par son originalité
La nouvelle adaptation de Croc-Blanc, réalisée par Alexandre Espigares, est aussi plaisante que dépaysante. Présenté en janvier à Sundance, le film d’animation franco-luxembourgeois surprend par sa modernité et son originalité. « Jack London avait les mots pour partager son histoire, à nous d’utiliser les images pour essayer de rendre justice à son récit », explique le directeur artistique Stéphane Gallard. C’est Croc-Blanc lui-même que le spectateur suit tout au long de cette fresque animée. « Notre premier choix a été de refuser l’anthropomorphisme, précise Stéphane Gallard. Quand, enfant, j’ai vu L’Ours de Jean-Jacques Annaud, je n’ai pas eu besoin que le plantigrade ressemble à un humain pour le comprendre. » Le comportement de Croc-Blanc demeure celui d’un animal. Et les aventures du chien-loup ne sont pas un prétexte pour narrer celles des humains qui l’entourent : un trafiquant doublé par Dominique Pinon ou un jeune couple auquel Virginie Efira et Raphaël Personnaz prêtent leurs voix. Le spectateur s’attache à l’animal contraint de participer à des combats de chiens après avoir été séparé de l’Indien qui veillait sur lui. Les affrontements sont traités hors champ, ce qui les rend d’autant plus marquants. Visuellement, Croc-Blanc sort de l’ordinaire avec ses personnages qui semblent taillés dans le roc. « Nous avons traité la fourrure de Croc-Blanc mèche par mèche mais pas poil par poil, explique Stéphane Gallard. C’était un choix à la fois esthétique et économique, qui lui permet d’avoir sa propre identité. » Empruntant davantage aux couvertures de romans d’aventure d’autrefois qu’aux dessins animés actuels, ce film est un vrai bonheur et une excellente surprise.
« Nous avons traité la fourrure de Croc-Blanc mèche par mèche. » S. Gallard, directeur artistique