« Je suis fier d’être un geek »
A l’occasion de la sortie de « Ready Player One », le réalisateur revient, entre autres, sur ses jeux vidéo et films préférés.
Steven Spielberg s’est amusé comme un gamin en réalisant Ready Player One. Son adaptation d’un roman d’Ernest Cline envoie de jeunes geeks dans l’Oasis, un monde virtuel peuplé de créatures issues de la culture populaire des années 1980. Sur les traces de Tye Sheridan et d’Olivia Cooke, maître Steven, que 20 Minutes a rencontré à Londres, rend hommage aux jeux vidéo et aux films qu’il adore. Considérez-vous Ready Player One comme un autoportrait, celui du geek ultime ? Je ne nie pas être un geek! J’en suis même fier, mais je me sens plus proche de James Halliday, le créateur de l’Oasis, que des jeunes héros. Comme lui, j’aime donner vie à des mondes différents et entraîner le spectateur avec moi. Je crois n’avoir jamais réalisé de film aussi fou que Ready Player One. Cela veut-il dire que vous rêvez d’un monde virtuel comme l’Oasis ? La réalité virtuelle me fait peur. Le message du film – le vrai monde vaut mieux que la fiction – est celui que je veux faire passer. Considérez-vous Ready Player One comme une sorte d’aboutissement de votre travail ? Il s’agit surtout d’un retour à ce que j’ai longtemps fait : du cinéma de pur divertissement où je me mets à la place du spectateur. Il y avait longtemps que je ne m’étais pas autant amusé. Comment avez-vous choisi les références qui truffent le film ? Cela a été un travail de plusieurs mois que de les sélectionner et d’obtenir les droits. Tous les studios ont joué le jeu, ce qui nous a permis d’avoir accès à ce dont je rêvais, comme la silhouette de Toshiro Mifune. N’avez-vous pas peur que les plus jeunes spectateurs ne saisissent pas toutes vos références ? Même s’ils n’ont pas vu les films en entier ou n’ont pas joué à tous les jeux, ils reconnaîtront sans doute certaines icônes de la culture populaire. Et puis, ce qui compte, c’est l’histoire. Le film rend hommage à un grand film signé par un grand cinéaste… Et vous, dans quel film iriez-vous vous promener si vous le pouviez ? Merci de pas « spoiler » l’hommage que je rends à un réalisateur qui fut un ami et qui aurait sans doute beaucoup ri de me voir jouer avec son oeuvre. Pour ma part, c’est dans La vie est belle [1946] de Frank Capra que j’irais bien faire un petit tour. Je me sentirais comme chez moi dans ce monde bienveillant.