La ville mène la lutte contre le racisme et les discriminations
Le meurtre de Mireille Knoll à Paris rappelle l’agression d’un Strasbourgeois en 2016
Le meurtre de Mireille Knoll n’a pas manqué de rappeler aux Strasbourgeois l’agression, en 2016, d’un homme de confession juive. Mais aussi des pressions qui avaient incité la victime à déménager. Aujourd’hui, dans quel état d’esprit vit au quotidien la communauté juive de l’Eurométropole de Strasbourg ? « Le problème de l’antisémitisme est partagé en France, en témoigne une grande partie des gens présents aux rassemblements en mémoire de Mireille Knoll ou des victimes de Trèbes qui n’étaient pas juifs », assure Thierry Roos du consistoire israélite à Strasbourg, également vice président de la Licra du Bas-Rhin.
Dialogue interreligieux
Adjoint en charge de la lutte contre les discriminations, Mathieu Cahn se refuse à toute spécificité. « L’antisémitisme est l’affaire de tous, mais il faut aussi lutter contre une forme de hiérarchisation. Il n’y a pas une politique particulière contre l’antisémitisme à Strasbourg mais contre toutes les formes de racismes et discriminations. (...) Il faut insister sur la prévention et l’éducation. » Nombre d’opérations sont organisées chaque année pour les plus jeunes. De son côté, le consistoire propose presque au quotidien des visites à la synagogue. Des regards croisés sont aussi organisés à l’école par les enseignants afin d’aider les plus jeunes à appréhender les diverses religions, avec des visites de synagogues, mais aussi de mosquées, d’églises ou encore de temples. Sur le plan sécuritaire, si les représentants de la communauté juive de Strasbourg reconnaissent vivre « sereinement » et que les forces de police et de l’armée, nombreuses, « font un travail considérable », ils appellent aussi à la vigilance : « Quand j’ouvre ma fenêtre et que je vois une croix gammée sur un mur, ça fait froid dans le dos, que l’on soit juif ou pas. Quand la violence s’exprime à travers l’antisémitisme, elle est rampante et s’exprimera autrement dans la société, dans pas longtemps », assure le responsable de la sécurité de la communauté juive à Strasbourg.