« Les étudiants ne doivent pas être pénalisés par la contestation »
Dégradations à Grenoble, blocages à Paris… En quelques semaines, l’opposition à la loi sur les nouvelles modalités d’accès à l’enseignement supérieur a pris différentes formes. A la tête de la Conférence des présidents d’université (CPU), Gilles Roussel fait le point sur la situation pour 20 Minutes. Craignez-vous que ce mouvement contestataire prenne de l’ampleur ? Ce qui nous inquiète, ce n’est pas tant la montée de la contestation, que celle des violences. Comme celles qui se sont déroulées à la faculté de droit de Montpellier, ou qui ont concerné certains étudiants nantais (mercredi). Comment les présidents d’université tentent-ils d’éviter que le clan des opposants à la loi Vidal et celui des autres étudiants ne s’affrontent ? Tant que c’est lors d’assemblées générales et dans le cadre d’un débat d’idées, il n’y a pas à faire intervenir les forces de l’ordre. Mais nous devons veiller à assurer la sécurité des étudiants, ce qui n’est pas évident quand il y a plusieurs sites à gérer. Pour éviter que des personnes extérieures à l’université viennent en découdre, certains présidents d’université ont organisé des filtrages à l’entrée. Sur certains sites, les sacs sont aussi fouillés à l’entrée. Les examens auront-ils lieu, comme prévu, début mai ? Oui, car nous défendons le service public et les étudiants ne doivent pas être pénalisés par la contestation. Aucun examen n’est annulé pour l’heure, quitte à ce qu’ils soient organisés sur des sites, eux, non bloqués. Certains étudiants demandent des notes minimales de 10/20 aux examens… J’y suis opposé. Les universités délivrent des diplômes nationaux et l’on ne peut pas décider localement de valider des compétences par défaut. De plus, cette demande est totalement contradictoire avec l’idée d’un service public égal sur tout le territoire, que réclament pourtant certains étudiants contestataires.