Les stations anticipent un futur sans neige
La neige n’a pas encore disparu, mais les stations pensent au futur
La neige n’a pas totalement fondu à l’issue de ce bel hiver dans les Vosges. Mais l’époque des avalanches dans les fonds de vallées de la fin du XIXe siècle est loin. Le réchauffement climatique et ses effets… « Il y a toujours eu des variations entre des hivers avec beaucoup de neige et d’autres sans. Mais en trente ans, la durée moyenne d’enneigement a diminué de 10 jours à 900 m », précise Bruno Vermot-Desroches, chef du centre Météo-France de Besançon.
Des milliers d’emplois
Au centre d’étude de la neige de Grenoble, plusieurs hypothèses ont été établies pour la baisse de la quantité de neige en montagne. « D’ici la fin du siècle, à 1500 m, elle pourrait être divisée par deux », complète l’ingénieur Nicolas Eckert. Les Vosges, elles, culminent à 1 424 m… Selon les chercheurs, les conditions actuelles à 600 m pourraient être celles des crêtes du massif en 2100. De quoi interroger l’avenir des stations des Vosges. Le ski y représente des millions de chiffre d’affaires et des milliers d’emplois saisonniers. Le réchauffement est dans les têtes. A long terme. « La Terre change, mais à l’heure actuelle, il y a toujours de la neige, réagit Christophe Bergamini, de l’office du tourisme de la vallée de Kaysersberg, près du Lac Blanc, où un bikepark pour VTT a été créé à la naissance du télésiège en 2005. Rien ne peut encore remplacer entièrement le ski, qui s’est tellement démocratisé. » La station a néanmoins avancé sur un projet de luge sur rail, comme au Markstein. Tandis que le Champ du Feu, lui, propose des balades à cheval. La diversification a déjà commencé. Mais surtout pour les autres saisons. Avant la révision de la stratégie touristique du massif et une étude sur le ski nordique, ces réflexions sur le futur ne pourront pas être évitées.