« Combattre l’abstention aux européennes »
La ministre présente les consultations citoyennes sur l’Europe, lancées le 17 avril
Le projet est très cher à Emmanuel Macron. Le 17 avril, Nathalie Loiseau, la ministre chargée des Affaires européennes, inaugurera les consultations citoyennes sur l’Europe. Pour « savoir ce que les Européens pensent et attendent de l’Europe, et ce qu’ils proposent pour son avenir », les 27 Etats membres se sont engagés à interroger leurs habitants d’ici à octobre. La diplomate a répondu aux questions de 20 Minutes. Comment ces consultations vont-elles être organisées ? L’Etat en organisera certaines, mais la plupart seront mises en place par des collectivités locales, associations, fédérations de professionnels… L’Etat fournira un kit d’organisation et un appui financier, si nécessaire. Notre démarche est totalement transpartisane : les consultations seront contrôlées par un comité de surveillance dans lequel chaque parti politique aura nommé un représentant. Ne craignez-vous pas de ne mobiliser que des pro-UE et, très majoritairement, des macronistes ? Je ne pense pas, car ces consultations sont vraiment ouvertes à tous et le sujet intéresse largement. De son côté, LREM va faire dès samedi sa « grande marche pour l’Europe », j’y participerai. Notre souhait est d’impliquer tous les Français, et pas seulement ceux qui sont spontanément convaincus ; nous devons rencontrer des sceptiques et comprendre leurs réserves pour y répondre (...). Au travers de ces consultations, nous voulons combattre l’abstention. Cette « grande marche » est très similaire à vos consultations citoyennes… Pas du tout. Ces consultations sont des initiatives qui viendront de la société civile, de tous les bords politiques, avec des débats contradictoires. Chaque mouvement politique peut s’impliquer. Que sortira-t-il de cette consultation citoyenne qui n’engage ni le gouvernement ni l’Union ? Depuis le Brexit, il y a un consensus entre les dirigeants européens sur la nécessité de réformer l’Europe. Les résultats de ces consultations permettront d’éclairer sur les priorités attendues pour les prochaines années. Les 27 ne peuvent organiser une consultation aussi vaste sans en regarder attentivement les résultats. Cela peut-il jusqu’à un nouveau traité européen ? Ce n’est ni un objectif en soi ni un tabou. Si l’on s’aperçoit, par exemple, qu’il y a une demande forte pour une politique sociale européenne intégrée, cela nous conduira à réfléchir à une modification des traités.