Le personnel du CHU lance un appel national
Santé Pour dénoncer le manque de moyens aux urgences, un appel national à se rassembler devant le ministère a été lancé
Depuis fin novembre, les personnels hospitaliers sont sur le front de la contestation, avec 20 jours de grève. Conditions de travail et prise en charge des patients, manque de personnel, manque de lits de médecine, les revendications ne sont pas vraiment nouvelles mais « la situation ne s’arrange pas », selon leurs représentants.
« Tout le monde court »
A bout de souffle, ils seraient, aux urgences du CHU de Strasbourg, 20 sur 70 personnels à être en arrêt maladie, selon FO HUS. « Et vous ne trouverez pas une infirmière en intérim pour venir bosser aux urgences du CHU », affirme Christian Prud’homme, infirmier anesthésiste et délégué syndical FO. Un sentiment que ne partage pas la ministre de la Santé Agnès Buzyn qui récemment, assurait dans Libération que « 64 services d’urgences sont en surchauffe sur 650, soit 10 % seulement. » Ne se sentant pas suffisamment entendus, les personnels hospitaliers des urgences et de réanimation du CHU de Strasbourg, à l’appel de FO et de la CFTC, ont lancé un appel à tous les CHU de France pour un rassemblement devant le ministère de la Santé à Paris, ce mercredi. Plus de 200 professionnels médicaux et paramédicaux devraient rejoindre la capitale. Une date choisie sciemment, car se tient au même moment, au ministère, une réunion du Conseil supérieur de la fonction publique hospitalière. « Toutes les urgences alsaciennes ont été déclarées sous tension fin mars. Tout le monde court, les gens attendent parfois dans une ambulance avant qu’un brancard ne soit disponible », détaille Christian Prud’homme. Les désaccords portent aussi sur les fondamentaux du métier : « Les chiffres sont une chose, mais la réalité est différente. Nous ne sommes pas sur une chaîne de montage où vous pouvez tout quantifier. Quand il y a un décès, l’infirmier peut aller discuter trois heures avec la famille. Et c’est normal, sinon ce n’est plus la peine de faire ce métier, souligne l’infirmier anesthésiste. On ne leur dit pas : “merci et au revoir”. Et cela ne rentre pas dans la T2A (tarification à l’activité), c’est de l’humanité, c’est l’hôpital. »