Illkirch-Graffenstaden expérimente un parc solaire lacustre
Un parc solaire lacustre vient d’être installé sur un plan d’eau à Illkirch-Graffenstaden, qui permet d’alimenter les installations voisines
Que font ces panneaux solaires échoués en plein milieu du plan d’eau du Girlenhirsch, qui jouxte le petit parc animalier du Friedel à Illkirch-Graffenstaden ? « Intéressants » selon les uns, une « vraie pollution visuelle » selon les autres, ces 135 panneaux photovoltaïques occupent une surface de 220 m2 et permettent de fournir 35 % d’énergie des installations municipales voisines. Parc animalier, tennis club et club canin bénéficient de cette énergie propre.
Un rendement supplémentaire
Cette alimentation en autoconsommation par un parc solaire lacustre est une première en France, même s’il s’agit pour l’instant d’un « démonstrateur ». Cela devrait permettre de produire chaque année 43 MWh, soit l’équivalent de 110 foyers. Et cela n’est qu’un début, car la municipalité vise, une fois les premières évaluations faites, la gravière de la Ballastière et ses 25 hectares. Une solution d’avenir ? C’est une des questions à laquelle le « démonstrateur » doit répondre. Faute de place sur les toits et les sols, les plans d’eau pourraient représenter des emplacements majeurs dans le déploiement des énergies propres. Cela permet d’obtenir 20% de rendement supplémentaires à une structure sur un toit ou sur le sol, du fait d’une meilleure captation du soleil grâce à la réverbération sur l’eau. Mais « le projet fait l’objet de toutes les attentions. Pour la faune et la flore, mais aussi vis-à-vis de la population », rassure Marc Hoffsess, responsable Environnement à la ville d’Illkirch. « C’est une petite unité pour vérifier le rendement, les impacts sur la faune et la flore. On a missionné la LPO pour effectuer un suivi dans la durée. Dans cette configuration, pour l’instant, on n’a pas d’effets négatifs constatés. » Autre préoccupation de la mairie, l’avis des citoyens : « Cette technologie peut paraître intrusive, dans un milieu qui est quand même naturel et idyllique. On comprend que cela puisse susciter un débat, et il faut avoir ce débat », concède Marc Hoffsess, qui rappelle cependant que « derrière, c’est l’enjeu, à la fois de la transition énergétique, de la crise de la biodiversité, mais aussi des solutions concrètes qu’il faut bien arriver à mettre en place. »