Mulhouse donne le « la » à l’orchestre Démos
Les enfants s’entraînent depuis deux ans à la pratique musicale en orchestre
Du bruit émane du gymnase Montaigne, accolé au conservatoire de Mulhouse. Mais bientôt le brouhaha des enfants et le son des instruments que leurs encadrants s’évertuent à accorder laissent place à la musique. Et la jeune fille qui imite le chef d’orchestre sera remplacée par Pierre Walter, le véritable maestro qui mène à la baguette les bambins : « Pas de chewing-gum. On sourit, on est content de faire de la belle musique. Et quand je lève la baguette, il n’y a plus un bruit ! » En ce mardi de vacances scolaires, les enfants de l’orchestre Démos (Dispositif d’éducation musicale et orchestrale à vocation sociale) sont réunis pour un concert de restitution à leurs parents, fruit d’un travail mené lors des deux séances hebdomadaires de deux heures (sur le temps scolaire et le temps éducatif) depuis deux ans.
Des enfants novices
Le projet Démos a été lancé par la Philharmonie de Paris dans le but de démocratiser la pratique musicale en orchestre auprès du jeune public (7-14 ans) éloigné de la musique classique et qui habite des quartiers relevant de la politique de la ville. Durant trois ans, les enfants novices apprennent à jouer de l’instrument qui leur a été donné. Au bout du cursus, ils se produisent à la Philharmonie de Paris. Depuis deux ans donc, 118 Mulhousiens de sept écoles différentes, encadrés par 20 professionnels, forment les rangs de Démos. « Le but est de leur proposer un répertoire varié, pour travailler l’expression corporelle, vocale et instrumentale », sourit le chef d’orchestre. Verdi, L’Ode
à la joie ou un chant traditionnel balinais sont au programme. Une vraie découverte pour ces petits. A l’instar de Kalala, 10 ans, qui n’avait jamais fait de musique auparavant : « J’ai choisi l’alto parce que j’aime les notes graves. » Apolline, même âge, est au violoncelle. « C’est compliqué quand il faut vite changer le doigté, explique celle qui se rêve rock star. Je trouve ça drôle de faire des concerts, de voir la tête des gens. » Sa maman confirme qu’« il ne faut jamais la pousser pour aller répéter. Ça lui permet de voir aussi qu’il y a besoin de travailler pour réussir. C’est une richesse et une chance fabuleuse. »