20 Minutes (Strasbourg)

Mulhouse donne le « la » à l’orchestre Démos

Les enfants s’entraînent depuis deux ans à la pratique musicale en orchestre

- Alexia Ighirri

Du bruit émane du gymnase Montaigne, accolé au conservato­ire de Mulhouse. Mais bientôt le brouhaha des enfants et le son des instrument­s que leurs encadrants s’évertuent à accorder laissent place à la musique. Et la jeune fille qui imite le chef d’orchestre sera remplacée par Pierre Walter, le véritable maestro qui mène à la baguette les bambins : « Pas de chewing-gum. On sourit, on est content de faire de la belle musique. Et quand je lève la baguette, il n’y a plus un bruit ! » En ce mardi de vacances scolaires, les enfants de l’orchestre Démos (Dispositif d’éducation musicale et orchestral­e à vocation sociale) sont réunis pour un concert de restitutio­n à leurs parents, fruit d’un travail mené lors des deux séances hebdomadai­res de deux heures (sur le temps scolaire et le temps éducatif) depuis deux ans.

Des enfants novices

Le projet Démos a été lancé par la Philharmon­ie de Paris dans le but de démocratis­er la pratique musicale en orchestre auprès du jeune public (7-14 ans) éloigné de la musique classique et qui habite des quartiers relevant de la politique de la ville. Durant trois ans, les enfants novices apprennent à jouer de l’instrument qui leur a été donné. Au bout du cursus, ils se produisent à la Philharmon­ie de Paris. Depuis deux ans donc, 118 Mulhousien­s de sept écoles différente­s, encadrés par 20 profession­nels, forment les rangs de Démos. « Le but est de leur proposer un répertoire varié, pour travailler l’expression corporelle, vocale et instrument­ale », sourit le chef d’orchestre. Verdi, L’Ode

à la joie ou un chant traditionn­el balinais sont au programme. Une vraie découverte pour ces petits. A l’instar de Kalala, 10 ans, qui n’avait jamais fait de musique auparavant : « J’ai choisi l’alto parce que j’aime les notes graves. » Apolline, même âge, est au violoncell­e. « C’est compliqué quand il faut vite changer le doigté, explique celle qui se rêve rock star. Je trouve ça drôle de faire des concerts, de voir la tête des gens. » Sa maman confirme qu’« il ne faut jamais la pousser pour aller répéter. Ça lui permet de voir aussi qu’il y a besoin de travailler pour réussir. C’est une richesse et une chance fabuleuse. »

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Depuix deux ans désormais, 118 jeunes Mulhousien­s forment les rangs de l’orchestre Démos.
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