Terry Gilliam « Je crains une attente déraisonnable du public »
Cannes Le réalisateur Terry Gilliam s’apprête à présenter «L’Homme qui tua Don Quichotte» en clôture du festival
Terry Gilliam pétait la forme lorsque
20 Minutes l’a rencontré à Cannes, jeudi. Le réalisateur américain est arrivé sur la Croisette pour présenter L’Homme qui tua Don Quichotte, projeté samedi en clôture du Festival et qui sortira en salles le jour même. A quelques heures de la projection officielle, l’ex-Monty Python rayonne de bonheur à l’idée de montrer son film après les démêlés que lui a fait subir le producteur Paulo Branco, qui voulait en faire interdire la projection.
Dans quel état d’esprit êtes-vous avant la projection ?
Je brûle d’impatience à l’idée de montrer mon film ! J’attends cela depuis si longtemps qu’il me semble presque irréel de me dire que les gens vont enfin le découvrir. J’ai même peur qu’ils soient déçus, car je crains que leurs attentes soient devenues déraisonnables.
Maintenant que le film est enfin fini, estimez-vous que le jeu en valait la chandelle ?
Oui. Absolument ! Il est bien meilleur qu’il ne l’aurait été si je l’avais fini avec Jean Rochefort et Johnny Depp. Le film a mûri avec le temps, en même temps que moi sans doute.
Avez-vous pensé que le film était maudit ?
J’ai eu des moments de découragement, mais j’y ai toujours cru. Montrer Don Quichotte à Cannes valait bien tous les emmerdements que j’ai subis. J’avais raison de ne pas baisser les bras.
N’avez-vous pas peur d’une ultime tuile au moment de la projection ?
Pour être franc, je suis un peu nerveux. J’aurais peut-être dû venir avec une veste en kevlar au cas où Paulo Branco s’en prenne à moi physiquement. Je plaisante, mais il paraît qu’il est furieux parce que le festival lui aurait retiré son badge.
Vous envisagez de réaliser d’autres films ?
Je vais me reposer un peu, puis je me remettrai au travail. En réalité, je me verrais bien mourir à 106 ans comme Manoel de Oliveira et continuer à tourner des films jusqu’à mon dernier souffle.