Ils craignent que la loi Elan soit un frein au logement adapté
Handicap Un article du projet de loi prévoit un quota de 10 % de logements accessibles seulement
« Alors que la population française vieillit, que l’on fait de plus en plus d’hospitalisations ambulatoires, l’Etat veut fixer un quota de 10 % de logements adaptés seulement », rage Isabelle Scheuer, représente départementale de l’association APF France Handicap.
Le flou du logement évolutif
Une inquiétude que partage Christian Meistermann, le représentant régional de l’association : « Jusqu’à présent, sur 100 logements construits, 40 sont accessibles… Avec la loi Elan, il y en aura seulement quatre. » Et ce n’est pas la promesse de 90 % de logements évolutifs promis par le projet de loi qui rassure, loin de là. « C’est très flou. C’est quoi un logement évolutif ? Pouvoir bouger une cloison, faire d’un F2 un loft et perdre son intimité ? », ironise Christian Meistermann. Une perspective qui inquiète Martine Laumonier, handicapée, mais qui a eu la chance d’obtenir un logement accessible de 68 m2 à Eschau : « Un logement adapté, c’est une multitude de choses comme des sanitaires à bonne hauteur et bien placés, des portes coulissantes dans sa douche, sans quoi on ne peut plus rien faire. » Les associations qui demandent le retrait de cet article de loi redoutent le pire. Notamment l’isolement des personnes handicapées, âgées, mais aussi que les collectivités ne soient plus en capacité de construire des logements adaptés, alors que la demande ne fait qu’augmenter.