Les premières réponses tombent
Education Avec le lancement de la dernière étape du dispositif d’orientation Parcoursup mardi, les lycéens ont obtenu leurs classements Le portable dans une main. Le pad de l’ordinateur portable dans l’autre. Et la maman au-dessus de l’épaule. Il est un peu plus de 18 h 30 ce mardi 22 mai et pour Camille, élève de terminale ES au lycée Marguerite Yourcenar d’Erstein (Bas-Rhin), c’est l’heure des premières réponses. Depuis une demi-heure, la dernière étape du nouveau dispositif d’orientation Parcoursup est lancée. Sur le papier, pas de suspense pour elle. Mais... En quelques clics, l’écran lève tout semblant de doute : « C’est oui aux deux », coupe-t-elle. A bientôt 18 ans, ne lui reste plus qu’à choisir : fac de géographie, ou fac de sociologie, toutes deux à Strasbourg. Et ce, d’ici le 28 mai, date limite, afin de libérer potentiellement une place à un autre lycéen « en attente ». Pour Camille, aucun doute. Elle se marre : « Dans quelques années, peut-être que je serai géographe ». En attendant, la plateforme numérique est débordée, les réponses temporairement désactivées.
Des doigts croisés en émoji
Après neuf premières minutes de bug, les messages fusent sur son téléphone. Doigts croisés en émoji en réponse. Des amies ont tous leurs voeux, ou presque, « en attente », avant les réponses d’autres lycéens. Rien n’est définitif jusqu’à début septembre, le processus et le calendrier ont été rappelés mardi en classe par une des deux professeurs principales pour rassurer les élèves. A base d’entretiens à trois puis individuels, d’ateliers ou de séances d’information, un travail d’accompagnement a ici été mené depuis la rentrée autour de l’orientation. Enseignante d’histoire-géographie (qui dit préférer valoriser le potentiel), Florence Laurent détaille : « Nous avons mis une vraie discussion en place pour que l’élève construise sa décision, en fonction de ses appétences et compétences. On ne voulait pas qu’ils se disent “Je peux peu, je prends ce qu’il reste”. Sans les leurrer non plus, on les a encouragés à ne pas manquer d’ambition. » En choisissant des filières peu sélectives (où les équipes pédagogiques n’ont même pas voulu, à Strasbourg, effectuer de classement), Camille n’était pas la plus stressée. Un peu plus tôt, Raphaël, un de ses camarades aux différents voeux, ne cachait pas « un peu d’appréhension ». Dès mardi soir par mail ou jeudi en classe, des échanges avec les professeurs étaient encore prévus. Dans la famille de Camille, les inquiétudes ont disparu. « En fait, je craignais surtout qu’elle ne sache pas quoi étudier et qu’elle fasse quelque chose par dépit », confie Catherine, sa mère, qui la félicite. En attendant le « grand changement » de l’entrée à l’université, la lycéenne a encore le bac à passer. « Et ça, ça m’inquiète ! »