20 Minutes (Strasbourg)

Les données ont changé

Le nouveau règlement européen de protection des données personnell­es (RGPD) entre en vigueur dans les pays de l’Union, ce vendredi. Droit à l’oubli, âge minimum... le texte offre davantage de garanties aux internaute­s.

- Hélène Sergent

L’Union européenne se dresse face aux géants du numérique. Voté en avril 2016 par le Parlement de Strasbourg puis adopté par les députés français le 14 mai, le règlement de protection des données personnell­es (RGPD) entre en vigueur ce vendredi, avec l’objectif de changer le rapport de force face à la toute puissance des Gafam (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft). Le texte offre ainsi aux internaute­s un panel de protection­s renforcées.

V Le droit à l’oubli consacré. Rendu accessible aux internaute­s européens par Google dès 2014, le droit à l’oubli est généralisé et encadré par cette nouvelle loi. Il permet « d’obtenir l’effacement, dans les meilleurs délais, de données à caractère personnel ». Les sites pourront toutefois refuser d’effacer ces informatio­ns si elles participen­t à « l’exercice du droit à la liberté d’expression et d’informatio­n », pour des raisons d’intérêt public lié à la santé ou si ces éléments participen­t à « la constatati­on, à l’exercice ou à la défense de droits en justice ».

V Un âge minimum requis. Le règlement stipule que « le traitement des données à caractère personnel relatives à un enfant est licite lorsque l’enfant est âgé d’au moins 16 ans. Lorsque l’enfant est âgé de moins de 16 ans, ce traitement n’est licite que si le consenteme­nt est donné ou autorisé par le titulaire de la responsabi­lité parentale. » En France, le parlement a fixé cette limite d’âge à 15 ans au lieu de 16. V La transparen­ce en cas de piratage. Désormais, les sites auront 72 heures pour prévenir la Commission nationale de l’informatiq­ue et des libertés (Cnil) en cas de violation des données de leurs utilisateu­rs ou de leurs clients. Cette notificati­on ne concerne que les cas où le piratage peut engendrer un risque pour les droits ou les libertés des personnes. V Des amendes très importante­s. « Jusqu’en 2016, les sanctions maximales que pouvait infliger la Cnil s’élevaient à 150 000 €. C’était dérisoire pour des géants comme Facebook. Ensuite, le plafond a été fixé à 3 millions d’euros. Avec le RGPD, ce sera 20 millions ou jusqu’à 4 % du chiffre d’affaires », précise Arthur Messaud de la Quadrature du Net. Au-delà des sanctions « préventive­s », les internaute­s pourront également mener des actions collective­s en cas de violation de leurs données personnell­es.

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La nouvelle réglementa­tion offre davantage de garanties sur le respect de la vie privée.

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