Macron et Poutine, deux styles qui s’opposent
Les deux chefs d’Etat se sont entendus sur quelques sujets, jeudi à Saint-Pétersbourg
Vladimir Poutine balaie de la main l’imprenable vue sur le golfe de Finlande, devant Emmanuel et Brigitte Macron. C’est dans le palais Constantin, au sud de Saint-Pétersbourg, que la première visite officielle du président français en Russie a débuté jeudi après-midi. Les deux chefs d’Etat se sont entretenus en tête-à-tête pendant deux heures et quart, alors qu’une heure était prévue à l’agenda. Seulement de quoi ont-ils parlé ? Des échanges économiques et culturels croissants entre les deux pays (et qui seront renforcés par la signature d’une cinquantaine d’accords), mais aussi de cyberattaques, des droits de l’homme et de culture, indique la présidence. Quant aux dossiers internationaux, Emmanuel Macron avait déclaré qu’il voulait des « initiatives communes » entre Paris et Moscou « sur l’Ukraine, le Moyen-Orient, l’Iran ». Il y a eu « une convergence sur les deux derniers thèmes », indique l’Elysée. Mais apparemment pas d’avancée sur la crise ukrainienne, que le président français avait pourtant volontairement citée en premier devant les caméras. Les styles des deux présidents s’opposent aussi : lors d’une conférence de presse commune, Vladimir Poutine a fait un discours bref et sobre pour résumer leurs discussions. Avant d’écouter, impassible, son homologue français qui s’est lancé dans un discours bien plus long et un peu plus enthousiaste, louant des échanges « très fructueux ». Ambitieux, Emmanuel Macron veut convaincre le patron du Kremlin que « la France est un partenaire européen crédible ». Convergence sur la Syrie Sur le fond, c’est sans surprise sur le nucléaire iranien que les « points d’accord » ont été les plus concrets. Sur la Syrie, les deux dirigeants ont réaffirmé leur convergence sur la résolution politique de la crise. Pas d’annonce révolutionnaire donc, mais de petits pas vers le renforcement des relations entre Paris et Moscou.