20 Minutes (Strasbourg)

Quarante-huit heures aux trousses de Mark Zuckerberg

«20 Minutes» a couru après le patron de Facebook pendant deux jours à Paris

- Laure Beaudonnet

A l’occasion des trois ans du laboratoir­e Facebook Artifical Research Paris et du sommet Tech for Good, le boss de Facebook est revenu en France, à Paris mercredi et jeudi, pour la première fois depuis près de dix ans. On a passé deux jours à lui courir après et on a même pu lui serrer la main. Retour sur deux jours de galères, de sprints, de coups de stress pour réussir à approcher la star des geeks de la Silicon Valley.

Jour 1. Mercredi, Mark Zuckerberg s’apprête à quitter Bruxelles, où il s’expliquait devant le Parlement européen, pour Paris. Il est 18 h, pas de nouvelles de Facebook. On espère décrocher une interview sans trop y croire jusqu’au coup de téléphone inespéré de ses équipes. «Vous avez été choisie pour discuter pendant une demi-heure avec Mark Zuckerberg.» Mais l’échange sera « off ». Dans le jargon de la presse, ça veut dire : pas d’enregistre­ment, pas de retranscri­ption, pas de photo. Rien. Cela garantit la liberté de ton, nous dit-on. Imaginez qu’il verse dans le politiquem­ent incorrect avec des journalist­es. Sait-on jamais. On se précipite dans les locaux de Facebook pour s’approcher de celui que certains annoncent comme le prochain président des Etats-Unis. Une soirée était organisée à l’occasion de l’anniversai­re des trois ans du laboratoir­e parisien consacré à l’intelligen­ce artificiel­le à l’issue de la rencontre Tech for Good à l’Elysée avec Emmanuel Macron et les géants du numérique. On retrouve une petite dizaine de journalist­es des principaux médias français pour cette entrevue officieuse avec « Mark ». Les équipes de Facebook Paris ne tiennent pas en place,

Contrairem­ent à ce qu’on pourrait penser, il est volubile.

la plupart des salariés ne l’ont jamais croisé en chair et en os. «Il arrive», nous prévient-on dans un élan d’excitation. Une tête rousse entre dans la petite salle de réunion avec deux membres de son staff. L’air timide et désolé du trentenair­e a laissé place à un sourire amical et, contrairem­ent à ce qu’on pourrait imaginer, il est volubile. Dans les locaux parisiens du réseau social, Mark Zuckerberg est dans son élément. Il serre la main à une partie de la salle – dont nous –, s’assoit au milieu de la table et se prête à l’exercice des questionsr­éponses. La presse l’a interrogé sur tous les sujets chauds de l’actualité : le scandale Cambridge Analytica, qui a mis au jour les lacunes du réseau social dans la protection des données de ses utilisateu­rs, mais aussi la couverture de Wired qui montre son visage tuméfié, les difficulté­s de ces dernières semaines, sa vision du futur… Au bout de quarante-cinq minutes, on se demande où est passé le geek asocial.

Jour 2. Jeudi, il n’a rien perdu de son aisance devant la foule du salon Viva Technology, porte de Versailles (Paris 15e). A son arrivée, on prend la mesure de la «folie Zuckerberg». Malgré les difficulté­s des derniers mois, le trentenair­e fait salle comble (et le mot est faible). Deux heures avant l’allocution, les visiteurs sont amassés devant les portes de la salle de conférence­s, si bien qu’il est pratiqueme­nt impossible de se frayer un chemin. A l’intérieur, c’est standing ovation, cris et selfies lorsqu’il monte sur scène. On se croirait à un concert de Rihanna, mais non, c’est Mark Zuckerberg qui s’apprête à rappeler à Maurice Lévy, président du conseil de surveillan­ce de Publicis Groupe et cofondateu­r du salon, l’engagement de Facebook à se mettre en conformité avec le règlement général sur la protection des données, applicable ce vendredi (lire aussi en page Actualité). Pas de quoi se casser la voix pourtant…

Lorsqu’il monte sur scène, c’est standing ovation, cris et selfies.

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La star des geeks de la Silicon Valley, pendant son discours sur la scène du salon VivaTech, à Paris jeudi.

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