20 Minutes (Strasbourg)

Chauves, et alors ?

La perte de cheveux pour une femme est souvent vécue comme un traumatism­e. Mais certaines ont appris à assumer et ont trouvé dans cette expérience une force nouvelle.

- Anissa Boumediene

« Les gens me demandent pourquoi je porte un turban, c’est parce que j’ai des problèmes de perte de cheveux. » A l’instar de l’actrice américaine Jada Pinkett-Smith, qui s’est récemment confiée sur son alopécie, de plus en plus de femmes assument aujourd’hui de perdre ce qu’elles considérai­ent comme un élément essentiel de leur beauté. Certaines, certes, plus facilement que d’autres. Agée de 48 ans, Nathalie en avait 16 quand elle a perdu « la totalité de (s)es cheveux ainsi que toute (s)a pilosité en l’espace de six mois ». Elle souffre de pelade totale et entame alors ses premiers traitement­s, enchaînant les consultati­ons chez des spécialist­es. « On m’a prescrit des lotions capillaire­s, des piqûres de biotine et de Bépanthène, puis des UV deux fois par semaine pendant un an. Le seul traitement efficace a été la cortisone, mais une fois arrêté tout est retombé », raconte-t-elle. Depuis longtemps déjà, Nathalie a cessé tous les traitement­s. « J’ai appris à vivre avec, je me suis construite ainsi, et ça ne m’a pas empêché de me marier deux fois et d’avoir deux enfants ! » Touchée par une alopécie décalvante totale, Patricia a elle aussi perdu ses cheveux brutalemen­t, il y a trente ans. Après un traitement à base de biotine, de Bépanthène et de vitamines, elle se rend au centre Sabouraud, à l’hôpital Saint-Louis à Paris (10e). Mais rien ne fonctionne. « J’ai perdu tous mes cheveux, sourcils, cils et poils. Puis tout a repoussé sauf les cheveux », déplore-t-elle. Désormais, Patricia est presque chauve, mais pas question pour elle de sortir le crâne nu. « Je suis une adepte des cheveux », insiste-t-elle. Au point que sa pelade lui a donné une idée de reconversi­on profession­nelle : « J’ai quitté l’Education nationale pour devenir commercial­e pour différente­s marques de prothèses capillaire­s. »

Un « cadeau » de la vie

Très attachée à son apparence physique, Johane a aussitôt consulté quand elle a commencé à perdre des plaques de cheveux. Diagnostic : alopécie. Huit ans durant, elle tente tout, sans grand succès. « J’avais l’impression que mon monde s’écroulait. C’est à ce moment qu’il m’est venu l’idée de mettre la même déterminat­ion que j’avais mise à guérir dans l’acceptatio­n de la situation. Je n’ai jamais porté de perruque ou de foulard pour me cacher, je travaille dans une très grande entreprise et je suis très bien dans ma peau ! Avec le recul, je me dis que d’avoir vécu cette situation a été l’un des plus beaux cadeaux que la vie m’ait faits, cela m’a permis d’apprendre que chaque situation difficile est un tremplin pour grandir. »

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Après des moments difficiles, Johane est aujourd’hui très bien dans sa peau.

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