Le projet citoyen de nouvelle collectivité d’Alsace dévoilé
Le projet d’« eurocollectivité » a été présenté mardi
Début avril, les présidents du HautRhin et du Bas-Rhin, Brigitte Klinkert et Frédéric Bierry, lançaient une consultation citoyenne sur leur projet de nouvelle collectivité d’Alsace, qu’ils voient comme « le laboratoire et le territoire pilote de l’ambition européenne de la France ». Mardi, ils présentaient les contours de l’« eurocollectivité » et l’analyse de plus de 13 000 contributions d’Alsaciens. Avec de « forts retours » sur le transfrontalier, l’emploi et l’énergie. « Je crois que les débats sur l’aprèsFessenheim ont contribué à cela », estime Brigitte Klinkert. Quelles sont les grandes lignes de ce projet, remis mardi au préfet pour sa mission menée en parallèle sur l’avenir institutionnel de l’Alsace ?
Multilinguisme et mobilité. Dans cet esprit, ce projet a, entre autres, retenu comme axes principaux le renforcement du bilinguisme dans l’enseignement, la création de zones d’activités franco-allemandes avec convergence fiscale, l’amélioration des mobilités dans l’espace rhénan avec le raccordement ferroviaire de Strasbourg à l’aéroport de Bâle-Mulhouse ou la ligne Colmar-Fribourg.
Dans le Grand-Est. C’est l’une des questions qui animent le plus les débats. Mais, concession des deux présidents départementaux, il n’y aura pas de sortie du Grand-Est, car « on sait qu’on ne l’obtiendra pas. »
Comment ? Cette collectivité nécessitera un nouveau partage de compétences avec l’Etat et le conseil régional du Grand-Est. Sans quelques « sacrifices ». « On n’a pas demandé à la région toutes les compétences économiques et touristiques que l’on souhaitait au départ », précise Brigitte Klinkert. Voilà pour le contenu. Quant au contenant, les présidents ne transigeront pas sur la création par la loi d’une collectivité à statut particulier, comme le Grand Paris ou la Corse. Pas de création d’un département Alsace, pas de fusion du Haut-Rhin et du Bas-Rhin (les préfectures sont maintenues), mais un seul organe délibérant avec des élus haut-rhinois et bas-rhinois. Où siègeront-ils ? Les présidents assurent que ce n’est pas la question du moment.