La blockchain décryptée
« 20 Minutes » explore la blockchain – ou chaîne de blocs –, une technologie qui pourrait changer notre société. Certains députés français s’y intéressent de très près.
La corapporteure de la mission d’information sur les blockchains, Laure de La Raudière, doit rendre son rapport en septembre
Les blockchains ne se limitent pas aux cryptomonnaies. Dans le futur, on pourrait voir naître un tas de services grâce à cette technologie de stockage et de transmission d’informations. Laure de La Raudière, députée LR d’Eure-et-Loir et corapporteure de la mission d’information sur les blockchains à l’Assemblée nationale, explique ce que ces technologies pourraient changer dans notre société.
Quel est l’enjeu de la mission d’information sur les blockchains ?
On a vécu une première révolution numérique avec Internet. La deuxième révolution, c’est celle de la donnée. Aujourd’hui, une nouvelle technologie arrive, la blockchain. Elle permet de certifier des échanges sans l’institution d’un tiers de confiance. Nous avons pris du retard sur les deux premières révolutions, je ne veux pas que ce soit le cas avec la blockchain.
Quelle est l’urgence de se saisir de ce sujet ?
Si on veut défendre nos valeurs, il vaut mieux prendre de l’avance. Sinon, les Américains ou les Chinois risquent de nous imposer leur vision du monde. Il ne faut pas avoir peur de cette technologie, mais il ne faut pas être naïf non plus.
Quand on parle des blockchains, personne n’y comprend rien. La priorité n’est-elle pas de vulgariser cette technologie auprès du public ?
Il ne s’agit pas de comprendre la technologie. Toute la population ne sait pas comment fonctionne le protocole Internet, mais elle comprend que cette technologie facilite les échanges entre les individus. Il faut faire comprendre à quoi peut servir la blockchain, et c’est l’objet de cette mission.
Et alors, à quoi peut-elle servir ?
Le ministère de l’Education nationale étudie en ce moment une application : la certification des diplômes. L’idée est de mettre ses diplômes dans la blockchain et de les rendre accessibles à tous. On laisse une empreinte dans la blockchain, cela permet de donner accès au document aux personnes qui le demandent. On saura que c’est l’original et qu’il n’y a pas de fraude. Les informations mises sur la blockchain sont infalsifiables. On apporte une plus grande confiance.
N’existe-t-il pas un risque pour l’individu, qui met ainsi à disposition des données personnelles ?
L’individu décide ou non de donner l’accès de cette information à un tiers. Le pouvoir doit revenir à l’individu. En revanche, il ne faut pas qu’il puisse mentir. La blockchain permet d’assurer la confiance. On lutte contre les fraudeurs, mais l’objectif est de garantir l’exactitude d’une information.