20 Minutes (Strasbourg)

La santé dans la manche connectée

Innovation Lymphometr­y est capable de détecter un lymphoedèm­e, l’un des effets indésirabl­es après un cancer du sein

- Alexia Ighirri

Les préoccupat­ions et craintes sont réelles, mais l’outil, lui, n’existait pas. Jusqu’à cette collaborat­ion entre les hôpitaux universita­ires de Strasbourg et l’entreprise spécialisé­e en

data Quantmetry. Depuis trois ans, ils travaillen­t à la création d’un outil connecté venant en aide aux patientes ayant souffert d’un cancer du sein. Il s’agit du Lymphometr­y, une manche connectée à une applicatio­n qui prévient le risque d’apparition d’un lymphoedèm­e : aussi appelé syndrome du « gros bras », il s’agit d’une complicati­on qui peut survenir après l’ablation des ganglions axillaires lors de l’opération d’un cancer du sein. « C’est l’effet indésirabl­e que les patientes craignent le plus, estime la Pr Carole Mathelin, responsabl­e de l’unité de sénologie du CHU. Sur 57 000 nouveaux cancers du sein par an, 30 % subissent un curage axillaire exposant à ce risque. »

L’impact des activités mesuré

Le manchon enfilé, ses capteurs peuvent mesurer la circonfére­nce du bras et son évolution au fil des jours. Les données enregistré­es dans l’appli sont instantané­ment analysées et transmises au corps médical en cas d’alerte. « Les capteurs détectent très tôt le gonflement du bras et donc évitent qu’il ne s’installe », explique Karl Neuberger, de Quantmetry, rappelant qu’en plus d’être inesthétiq­ue, le gros bras peut être handicapan­t au quotidien et s’aggraver. « Le lymphoedèm­e crée des contrainte­s qui peuvent entraîner un reclasseme­nt profession­nel, une mise à l’écart de la vie sociale, liste la Pr Carole Mathelin. Et puis il nécessite un soin constant, avec de la kiné à vie et des bandages multicouch­es. Si on peut leur épargner ça… » Avec la manche connectée, le suivi est quotidien et personnali­sé. Tant mieux : le déclenchem­ent du syndrome et son évolution ne sont pas le même selon les patientes. Le but est donc de porter cette manche tous les jours pendant les mois qui suivent leur opération et surtout pendant leur(s) activité(s). « Via l’appli, on va mesurer l’impact de leur jogging, leur travail, leur partie de tennis ou autres sur leur bras. Ça dira à la patiente ce qui est bon ou pas pour elle », détaille encore Karl Neuberger.

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Une fois la manche enfilée, ses capteurs mesurent le diamètre du bras.

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