Apprenti, un statut à double emploi
Cette formule donne à l’étudiant un statut proche de celui de salarié, à quelques différences près
« Il n’y a pas de statut d’alternant. L’alternant, c’est un garçon ou une fille qui fait des études en alternance », martèle Louis Burgay, délégué général de l’Association métiers, entreprises et formations (Amef). Leur statut est celui d’apprenti, qui est bien délimité mais trop souvent méconnu. Quitte à tordre le cou aux idées reçues, en voilà une autre : l’apprenti n’est pas un étudiant. « L’apprentissage, c’est l’entreprise qui embauche un salarié et l’envoie en formation », corrige Aurélien Cadiou, président de l’Association nationale des apprentis de France (Anaf). « Les droits sont exactement les mêmes. » Comme pour tout salarié, l’entreprise verse un salaire à l’apprenti qui a droit à ses cinq semaines de congés payés. Il a également droit au restaurant d’entreprise ou aux titres-restaurant, de même qu’aux défraiements pour les transports en commun. Alors, exactement les mêmes droits qu’un salarié ? Pas tout à fait. « L’apprenti n’a pas de charges, son salaire net est identique au salaire brut », à l’exception de certains frais comme la mutuelle, précise Aurélien Cadiou. Autre différence, ils ont « cinq jours de congés rémunérés pour réviser avant leurs examens ». En plus de quoi ils disposent de la carte d’étudiant des métiers. Selon le délégué général de l’Amef, elle offre « les mêmes avantages qu’un étudiant en première ou deuxième année de fac ». Nouvelle preuve de statut à
part, il n’a pas à débourser un centime pour sa formation. Ce sont les organismes paritaires collecteurs agréés (Opca), différents suivant les branches, qui récupèrent l’argent de la taxe d’apprentissage payée par l’entreprise. Cet argent est confié aux régions qui le répartissent entre les différents centres de formation. Sauf que la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, mène actuellement un projet de réforme qui devrait changer cela. Les frais de scolarités « seront financés par les branches professionnelles, en fonction du nombre de contrats qu’elles auront », détaille Aurélien Cadiou. Cela ne devrait en principe pas changer les avantages dont jouissent les apprentis, qui resteraient à mi-chemin entre salarié et étudiant.
« C’est l’entreprise qui embauche un salarié et l’envoie en formation. »
Aurélien Cadiou, Anaf