20 Minutes (Strasbourg)

La canicule a fait craindre le pire pour les cigogneaux

La canicule de l’été a fait craindre à certains voisins de nids de l’emblématiq­ue oiseau alsacien une hécatombe cette année

- Bruno Poussard

Depuis des années, dès les beaux jours, un couple de cigognes niche sur le toit de la maison de Marie et Thierry à Hoerdt (Bas-Rhin). Mais cet été, les chétifs cigogneaux nés au-dessus d’eux les ont inquiétés. « Un des petits tenait à peine sur ses pattes, précise la mère de famille. D’habitude, ils crachent si on s’approche un peu trop près d’eux quand ils sont dans le jardin. Mais là, ils sont carrément venus vers nous. Notre fils, Noé, les a même vus tenter de s’en prendre à un chaton. » Alors, pour la première fois, malgré les contre-indication­s de coutume, ils les ont nourris une fois ou deux avec quelques restes de viande. Après plusieurs sauvetages à Sarralbe (Moselle) au début de l’été, un ornitholog­ue a aussi craint une forte mortalité des jeunes de l’espèce cette année. A cause de la chaleur. Finalement, la canicule de l’été a-telle mis en difficulté l’oiseau emblématiq­ue de l’Alsace ? Au Groupement ornitholog­ique du refuge nord Alsace (Gorna), des cigogneaux ont bien été pris en charge en juillet : « Mais pas plus que l’an passé. »

Pas l’oiseau le plus inquiété

Ni dans les centres de soins alsaciens de la LPO. « Les cigognes mettent bas au début du printemps, alors l’apport dont les jeunes ont le plus besoin pour leur croissance se fait avant l’été, justifie son directeur, Christian Braun. D’autres années ont été plus problémati­ques à cause du manque de pluie en avril. » Mais comment la cigogne s’adapte-t-elle ? « Elle est capable de voler des kilomètres en plus pour s’alimenter, précise-t-il. Et puis elle mange tout ce qu’elle trouve. » A l’inverse, le merle est plus limité, avec des vers de terre (trop profonds pour lui pendant la canicule) pour seule alimentati­on. Pourtant, le couple de cigognes du village du directeur de la LPO Alsace n’a vu qu’un de ses trois petits survivre cette année. Christian Braun impute plutôt ça au manque de prairies et à la régulation de l’espèce. Il conclut : « Quand il fait très chaud, tout le vivant souffre. Mais ça deviendrai­t problémati­que si ces températur­es duraient, car les animaux vont commencer à faire leurs réserves pour l’hiver. »

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Pendant les fortes chaleurs, le grand échassier souffre, mais s’adapte.

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