20 Minutes (Strasbourg)

Le Puy du Fou a la parade contre la foudre

Le parc de loisirs vendéen a mis en place un dispositif pour protéger son public, ses comédiens et ses installati­ons contre les éclairs

- Au Puy du Fou, David Phelippeau

Le record en France est tombé mercredi. Ce jour-là, à 17h29, un éclair a frappé la petite ville de Chavaniac-Lafayette (Haute-Loire). Il était le 697000e foudroieme­nt de l’année, celui qui a fait de 2018 l’année la plus foudroyée depuis trente ans. Cette recrudesce­nce d’éclairs « nuage-sol » est surveillée au quotidien par Météorage, basée à Pau (Pyrénées-Atlantique­s). Depuis 1987, cette entreprise, seul opérateur du réseau français de détection de la foudre, propose ses services à différents clients.

Paratonner­res et parafoudre­s

Parmi eux, le parc de loisirs du Puy du Fou (Vendée), qui attire des centaines de milliers de spectateur­s chaque année. Le plus souvent en plein été, avec parfois un gros risque d’orages – en Vendée, 2018 est d’ailleurs la deuxième année la plus foudroyée après 1977. « La foudre est l’un des facteurs les plus stressants dans notre activité », reconnaît d’emblée Damien Botton, directeur technique du site, où trente paratonner­res « pour la protection du public» sont disséminés. «La tribune de La Cinéscénie [le spectacle historique nocturne] en est équipée de deux, qui, chacun, protègent sur un cercle de 240 m. L’ensemble des places assises et des visiteurs est ainsi protégé en cas d’orage. » Si le risque de foudroieme­nt est très grand, public et comédiens (certains évoluent en altitude pour des spectacles) sont évidemment mis en sécurité.

Le matériel nécessaire au bon déroulemen­t des représenta­tions, lui aussi, doit être préservé. «Quand la foudre tombe sur le paratonner­re, elle se dissipe et, parfois, file dans les installati­ons électrique­s, d’où l’existence de parafoudre­s [une sorte de fusible] », décrit Damien Botton. La direction technique, prévenue par Météorage le plus souvent, peut également prendre la décision, en cas d’alerte aux orages, de mettre en route les différents groupes électrogèn­es. « On se sépare ainsi du réseau EDF classique sur lequel on est d’ordinaire branchés pour éviter tout risque de micro-coupures. Sur La Cinéscénie, par exemple, on ne peut pas se permettre d’en avoir.»

Depuis sa création, le Puy du Fou n’a été victime d’aucun accident majeur dû à la foudre. Juste quelques petites frayeurs… pour la direction technique. « Sur La Cinéscénie, un soir, on avait une forte montée orageuse par le sud-ouest, se souvient Damien Botton. Une demi-heure avant le spectacle, on s’était posé la question de continuer ou d’annuler. On a décidé de poursuivre, car les outils de Météorage et Météo-France dessinaien­t un fer à cheval sur notre écran. L’orage est finalement bien passé à droite et à gauche du Puy du Fou. » Une nouvelle preuve que le fer à cheval porte bonheur.

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Le site n’a, jusqu’ici, jamais été victime d’accident majeur dû aux orages.

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