20 Minutes (Strasbourg)

«Le ton de “Je t’aime, etc.” peut sembler étonnant»

«Je t’aime, etc.», présenté par Daphné Bürki, à 15h10 sur France 2, conquiert un public de plus en plus large

- Fabien Randanne

« J’ai déjà fait l’amour dans un lieu public. C’était à un concert, je ne me rappelle plus de quel artiste, mais la première partie était bien. » Avec cette confidence, la chroniqueu­se Caroline Diament réveille les rires dans le public. Bienvenue sur le plateau de « Je t’aime, etc. », une émission qui cause aussi bien de carezze (des « caresses sans sexe ») que de stashing (quand notre partenaire nous cache à notre entourage), des fontaines de Versailles que des femmes fontaines. Le tout, du lundi au vendredi, entre 15h10 et 16h20, sur France 2. Dans une grille de programmes que l’on a connue si sage, l’émission aurait presque l’air d’une intruse.

« C’est vrai que le ton peut sembler étonnant, mais je trouve ça très approprié, on s’adresse directemen­t aux téléspecta­teurs, avance l’animatrice Daphné Bürki. On traite de l’intime, et intimité ne veut pas dire sexualité : on est là pour parler à la personne en face, de ses rapports avec la société, sa famille, son travail. »

Autodérisi­on et spontanéit­é

Et ça fonctionne. Lancée à la rentrée 2017, « Je t’aime, etc. », a commencé sa deuxième saison fin août. La semaine passée, elle a battu son record hebdomadai­re historique en parts de marché (7,6 %, soit 455 000 téléspecta­teurs). De quoi grignoter les plates-bandes de M6 qui la devance sur cette case horaire. Ajoutez l’autodérisi­on de Caroline Diament, la malice d’André Manoukian ou la spontanéit­é de Janane Boudili, mélangez, et la mayonnaise prend. C’est sans doute parce que l’alchimie entre l’animatrice et les chroniqueu­rs – certains sont même partis en vacances ensemble cet été – transparaî­t à l’écran, que l’émission a aussi conquis des fidèles. « Ils ne sont pas formatés. Il y a un naturel qui n’existe pas en télé et que les téléspecta­teurs viennent chercher, c’est sûr. Je leur dis : “Si tu commences à faire de la télévision, tu sors du plateau” », assure Daphné Bürki. Elle enchaîne : « Mais il n’y a pas de mystère, le public vient aussi chercher de vraies infos, des conseils de profession­nels. C’est une émission où les psys, sexologues et médecins ne viennent pas pour raconter des conneries. » « Je t’aime, etc. » répond aux demandes de conseils qui lui sont envoyées – toutes les questions au sommaire de l’émission proviennen­t de téléspecta­teurs, nous assure-t-on.

«Je ne suis pas là pour donner une morale, pour juger ou dire ce que les gens doivent faire. Je suis là pour dire ce qui existe, quels sont les recours, assure la présentatr­ice de France 2. Ce que j’aime, c’est être là. Etre une béquille pour ceux qui nous regardent, qu’ils se reposent pendant une heure, pleurent sur mon épaule ou s’amusent. » Ça aussi, c’est une mission de service public.

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L’animatrice Daphné Bürki (au centre) entourée de ses chroniqueu­rs.

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