Les poules, pas qu’une simple mode
Depuis le scandale du Fipronil, l’attrait pour les poules pondeuses augmente
C’est le signal. Après la ponte le matin, les trois poules caquettent. Gabin, quatre ans et demi, ne traîne pas à aller chercher les oeufs. Le garçon vit pourtant en ville, à la Robertsau, avec sa soeur et ses parents. Mais la famille a la chance d’avoir un jardin. Et donc ses gallinacées. « On cherchait à manger mieux et vraiment savoir d’où ça vient », justifie Noémie, sa maman, au milieu de tomates, poires et quetsches. En août 2017, le scandale du Fipronil a confirmé leurs convictions. L’insecticide a contaminé des millions d’oeufs et de produits transformés européens. Cette crise alimentaire a fait réfléchir bon nombre de consommateurs. Habituée des omelettes et des gâteaux, la mère de famille prolonge : « Quand on voit aussi les images de poules élevées [en batterie] sans plume ou sans bec… »
Plusieurs bénéfices
L’attrait pour les poules pondeuses a-t-il augmenté depuis ce scandale du Fipronil ? A Kirchheim (Bas-Rhin), Jacques Heitz en vend depuis dix ans. L’éleveur confirme : de plus en plus de particuliers s’intéressent aux bénéfices des poules. « A cause du Fipronil ? Sûrement un peu », complète-t-il. Chaque jour, le producteur en vend de 30 à 60, de races différentes (et de 1,5 à 12€). A des habitués et des nouveaux clients. Au magasin Botanic à Strasbourg, la plupart des acheteurs investissent pour des oeufs frais, bons et à la traçabilité sûre, ainsi qu’une alternative au compost (ou alors pour la compagnie), confie Marine, vendeuse. Elle ajoute : « Ce sont surtout des familles avec un jardin. » Leurs ventes sont meilleures en 2017 qu’en 2018. Difficile d’obtenir des données globales chiffrées depuis le scandale du Fipronil, mais les poules sont plus qu’à la mode. La famille de Gabin nourrit les siennes de restes de pain, d’épluchures, de coquilles d’oeufs (en plus de graines)… Jacques Heitz a d’autres conseils : en prendre deux pour ne pas en laisser une malheureuse, et mettre un grillage haut et sous terre face à la menace des renards.