20 Minutes (Strasbourg)

Les poules, pas qu’une simple mode

Depuis le scandale du Fipronil, l’attrait pour les poules pondeuses augmente

- Bruno Poussard

C’est le signal. Après la ponte le matin, les trois poules caquettent. Gabin, quatre ans et demi, ne traîne pas à aller chercher les oeufs. Le garçon vit pourtant en ville, à la Robertsau, avec sa soeur et ses parents. Mais la famille a la chance d’avoir un jardin. Et donc ses gallinacée­s. « On cherchait à manger mieux et vraiment savoir d’où ça vient », justifie Noémie, sa maman, au milieu de tomates, poires et quetsches. En août 2017, le scandale du Fipronil a confirmé leurs conviction­s. L’insecticid­e a contaminé des millions d’oeufs et de produits transformé­s européens. Cette crise alimentair­e a fait réfléchir bon nombre de consommate­urs. Habituée des omelettes et des gâteaux, la mère de famille prolonge : « Quand on voit aussi les images de poules élevées [en batterie] sans plume ou sans bec… »

Plusieurs bénéfices

L’attrait pour les poules pondeuses a-t-il augmenté depuis ce scandale du Fipronil ? A Kirchheim (Bas-Rhin), Jacques Heitz en vend depuis dix ans. L’éleveur confirme : de plus en plus de particulie­rs s’intéressen­t aux bénéfices des poules. « A cause du Fipronil ? Sûrement un peu », complète-t-il. Chaque jour, le producteur en vend de 30 à 60, de races différente­s (et de 1,5 à 12€). A des habitués et des nouveaux clients. Au magasin Botanic à Strasbourg, la plupart des acheteurs investisse­nt pour des oeufs frais, bons et à la traçabilit­é sûre, ainsi qu’une alternativ­e au compost (ou alors pour la compagnie), confie Marine, vendeuse. Elle ajoute : « Ce sont surtout des familles avec un jardin. » Leurs ventes sont meilleures en 2017 qu’en 2018. Difficile d’obtenir des données globales chiffrées depuis le scandale du Fipronil, mais les poules sont plus qu’à la mode. La famille de Gabin nourrit les siennes de restes de pain, d’épluchures, de coquilles d’oeufs (en plus de graines)… Jacques Heitz a d’autres conseils : en prendre deux pour ne pas en laisser une malheureus­e, et mettre un grillage haut et sous terre face à la menace des renards.

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Gabin, 4,5 ans, a l’habitude d’aller chercher les oeufs de ses poules dans le poulailler du jardin familial le matin.

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