Médecine
Depuis leur diffusion par « Quotidien » sur TMC, les propos du président du syndicat des gynécologues (Syngof) suscitent les réactions. Pour rappel, dans son interview, Bertrand de Rochambeau assimile les Interruptions volontaires de grossesse (IVG) à des « homicides », refusant alors de les pratiquer, faisant valoir sa clause de conscience. Mardi, la ministre de la Santé Agnès Buzyn a demandé un « état des lieux » pour s’assurer « qu’il n’y a pas une augmentation du nombre de médecins qui font valoir la clause de conscience ». Dénonçant le « bashing gynécologique » derrière le tollé médiatique, le président du Collège national des gynécologues et professeur à l’université de Strasbourg Israël Nisand considère que la clause de conscience « est sacrée ». Le gynécologue obstétricien poursuit : « C’est ce que les médecins ont de plus beau. Autant je suis favorable à ce que les femmes puissent avoir leur IVG dans de bonnes conditions, sans être culpabilisées, et je le fais en pratique. Autant je demande que la clause de conscience soit respectée. On n’est pas dans un scénario à l’italienne où la clause de conscience des médecins obère le droit des femmes. »
Rappelant que la voix de Bertrand de Rochambeau n’est pas celle de tous les gynécologues, Israël Nisand note qu’il n’y a plus de jeunes qui font valoir la clause de conscience : « J’ai 35 nouveaux internes chaque année, ça fait trente ans que je n’ai pas vu un jeune me demander la clause de conscience. Les gynécologues qui sont contre l’IVG, il y en a eu de tout temps. Mais il ne faut pas oublier de dire aussi que, même avant la loi, il y avait des gynécologues – militants – qui les faisaient. »