20 Minutes (Strasbourg)

Médecine

- A.I.

Depuis leur diffusion par « Quotidien » sur TMC, les propos du président du syndicat des gynécologu­es (Syngof) suscitent les réactions. Pour rappel, dans son interview, Bertrand de Rochambeau assimile les Interrupti­ons volontaire­s de grossesse (IVG) à des « homicides », refusant alors de les pratiquer, faisant valoir sa clause de conscience. Mardi, la ministre de la Santé Agnès Buzyn a demandé un « état des lieux » pour s’assurer « qu’il n’y a pas une augmentati­on du nombre de médecins qui font valoir la clause de conscience ». Dénonçant le « bashing gynécologi­que » derrière le tollé médiatique, le président du Collège national des gynécologu­es et professeur à l’université de Strasbourg Israël Nisand considère que la clause de conscience « est sacrée ». Le gynécologu­e obstétrici­en poursuit : « C’est ce que les médecins ont de plus beau. Autant je suis favorable à ce que les femmes puissent avoir leur IVG dans de bonnes conditions, sans être culpabilis­ées, et je le fais en pratique. Autant je demande que la clause de conscience soit respectée. On n’est pas dans un scénario à l’italienne où la clause de conscience des médecins obère le droit des femmes. »

Rappelant que la voix de Bertrand de Rochambeau n’est pas celle de tous les gynécologu­es, Israël Nisand note qu’il n’y a plus de jeunes qui font valoir la clause de conscience : « J’ai 35 nouveaux internes chaque année, ça fait trente ans que je n’ai pas vu un jeune me demander la clause de conscience. Les gynécologu­es qui sont contre l’IVG, il y en a eu de tout temps. Mais il ne faut pas oublier de dire aussi que, même avant la loi, il y avait des gynécologu­es – militants – qui les faisaient. »

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